®© Du silence au mensonge,
Des écrits de Yves Philippe de FRANCQUEVILLE
Pirate des mots et philanalyste en herbe.
Tous droits réservés.
Des écrits de Yves Philippe de FRANCQUEVILLE
Pirate des mots et philanalyste en herbe.
Tous droits réservés.
Du silence au mensonge
Chapitre IX
Respectueux des ordres d'Yvon, nous rentrons à la nuit tombante.
À la Commanderie il y a des nouveaux venus.
Jean-Marc, un play-boy, capitaine au long cours sur des cargos à pavillon panaméen. Il est en rade depuis six mois à La Flèche afin de traiter quelques affaires. Christian — son mousse — un orphelin dont il est le tuteur, l’accompagne. C'est un garçon de quatorze ans au visage plutôt sympa.
Je me demande où tout ce beau monde va pouvoir coucher… Jean-Claude m'explique :
- — Jean-Marc et Christian dorment dans leur camping-car, Patrick et moi dans une des maisons du village qui nous appartient… ne t'inquiète pas !
J'ai rendez-vous à la porte de la chapelle d'ici cinq minutes. Me voici donc tout de suite dans l’ambiance.
Je ne patiente que quelques instants. Arrivent alors Yvon, Doudou, Jean-Claude et Jean-Marc, tous en grande tenue des templiers : comme des habits de moine — robe beige et scapulaire noir sans capuche, avec sur le tout, de belles capes de bure, noires pour tous à l'exception d'Yvon qui en arbore une blanche. Sur chacune d'elles est cousue une superbe croix ancrée : la même que celle portée autour du cou de Lemire.
Quelle allure ! Personne ne pouvait comparer ces quatre hommes avec ceux que je côtoyais il y a quelques minutes. Ils sont comme illuminés, transfigurés. C'est à la fois merveilleux et terriblement étrange.
Je me retrouve entraîné, par un geste d'Yvon, dans la chapelle.
Seules, quelques bougies sur l'autel de la Vierge et celui du Sacré-Cœur donnent une luminosité très faible et vacillante.
L'ensemble est dénudé de tout ornement superficiel ; les stations sont présentes par de simples croix de bois, il n'y a pas d'autel intermédiaire « made in Vatican II ».
La présence de « Jésus vivant » brille à côté du tabernacle.
À genoux, au milieu de la chapelle, ces quatre chevaliers — devant une petite statue de la Vierge en bois polychrome — commencent alors d’interminables litanies que je ne connais pas. J'écoute pendant de longues minutes les prières en latin extraites par eux, chacun leur tour, de gros livres au cuir usé, dans une orchestration sans faille.
Page après page, le temps s'écoule.
Nous nous relevons, et après un profond salut devant le tabernacle, nous nous prosternons devant l'autel du Sacré-Cœur pour une nouvelle série de prières.
Je suis comme toujours
incapable de prier,
incapable donc
de me joindre à eux.
J'essaie vainement
encore
de comprendre
pourquoi ces litanies
qui sont plutôt agréables,
ne m'apaisent pas.
Aurais-je
de bonnes raisons
de rester ici ?
d'accepter
cette manière de vivre,
s’il me faut vivre
ces temps religieux
sans y adhérer ?
C’est plutôt reposant
finalement.
Puis-je réussir
à gérer ce temps prévu
dans les règles
sans que cela me fragilise,
et sans
que l’on puisse percevoir
mon terrible blocage
intellectuel
à une présence divine ?
Pourquoi aussi
suis-je la seule personne
de toute la petite communauté
à avoir été conviée
à cette prière du soir ?
Je suis donc bien
de la haute école…
Pourquoi enfin du latin,
alors que la règle
que j'ai lue
— des Pages et des Écuyers —
dit que
“je dois servir mon Dieu
dans ma propre langue” ?
Je ne fais donc pas partie
des Pages et Écuyers…
mais des Chevaliers !
J'aime le latin,
j'aime sa puissance
qui mène à une réelle
plénitude.
Cette langue
est poétique
et enivrante.
Je le travaille
depuis la cinquième
et cela m’ouvre
généralement
à plein de découvertes
et à des rencontres
intéressantes.
Ce soir
le latin
me procure l'effet
d’une drogue excitante.
C'est plutôt étrange
et finalement plein
d’espoir :
il doit y avoir énormément
de livres rares
et très anciens à lire ici.
J'ai beaucoup encore à apprendre.
incapable de prier,
incapable donc
de me joindre à eux.
J'essaie vainement
encore
de comprendre
pourquoi ces litanies
qui sont plutôt agréables,
ne m'apaisent pas.
Aurais-je
de bonnes raisons
de rester ici ?
d'accepter
cette manière de vivre,
s’il me faut vivre
ces temps religieux
sans y adhérer ?
C’est plutôt reposant
finalement.
Puis-je réussir
à gérer ce temps prévu
dans les règles
sans que cela me fragilise,
et sans
que l’on puisse percevoir
mon terrible blocage
intellectuel
à une présence divine ?
Pourquoi aussi
suis-je la seule personne
de toute la petite communauté
à avoir été conviée
à cette prière du soir ?
Je suis donc bien
de la haute école…
Pourquoi enfin du latin,
alors que la règle
que j'ai lue
— des Pages et des Écuyers —
dit que
“je dois servir mon Dieu
dans ma propre langue” ?
Je ne fais donc pas partie
des Pages et Écuyers…
mais des Chevaliers !
J'aime le latin,
j'aime sa puissance
qui mène à une réelle
plénitude.
Cette langue
est poétique
et enivrante.
Je le travaille
depuis la cinquième
et cela m’ouvre
généralement
à plein de découvertes
et à des rencontres
intéressantes.
Ce soir
le latin
me procure l'effet
d’une drogue excitante.
C'est plutôt étrange
et finalement plein
d’espoir :
il doit y avoir énormément
de livres rares
et très anciens à lire ici.
J'ai beaucoup encore à apprendre.
Lorsque nous sortons de la chapelle, c’est la nuit noire. Le temps est à l’orage. Il fait étrangement chaud pour la saison. Dans la grande salle commune, les préparatifs du repas vont bon train. C'est la fête ce soir. Il y a une grosse choucroute maison. Tous les invités prévus pour le séjour sont là.
En me dirigeant vers la cuisine, je sens une chute brutale de la discussion. Ils devaient causer des activités de l'après-midi, où je n'avais point été convié.
Avant le dîner, les plus jeunes vont se changer et je vois arriver Sébastien et Étienne avec de belles chemises beiges aux épaulettes vertes et blanches pour l'un, rouges et blanches pour l'autre.
L'après-midi a dû être dense en activités, et ces “galons” en sont les récompenses.
Après un long bénédicité entonné par Yvon, chacun se met à table. Les sardines arrivent, puis c'est au tour de la choucroute garnie. Le vin coule à flots, le service est irréprochable.
Lorsque l'on présente la garniture au Précepteur, il s'exclame :
Guillaume, au bout de la petite table baisse la tête. Il est plus blanc que son assiette.
Pour moi, une choucroute sans patates, c’est dommage… aux yeux des “éducateurs”, cela n'est pas acceptable.
C’est presqu’un crime !
Guillaume, blême, se lève sans broncher. D'un signe d'Yvon, Yannick va chercher le fouet accroché sur le pan gauche de la cheminée.
La chemise au bas du dos, les mains jointes en avant sur le dossier d'un fauteuil, il attend le châtiment.
Par deux reprises Yvon dessine de profondes lézardes rouges sur le dos de l'enfant qui ne laisse échapper que de faibles sanglots étouffés.
L'instrument du supplice raccroché, chacun regagne sa place. Guillaume remet sa chemise et le repas reprend un rythme “normal”… sans pomme de terre !
La tête dans son assiette, le puni garde le silence. Je remarque quelques larmes sur son visage ingrat.
Et la leçon commence :
À l’entrée dans l'OBSERVANCE, les premiers pas sont faits en tant que novice. Ensuite nous leur faisons passer des épreuves bien spécifiques pour qu'ils accèdent à la première étape : celle de Page (entre 10 et 13 ans), ici comme Laurent et Guillaume par exemple.
Leur rôle est d'apprendre toutes les techniques possibles, découvrir son corps et s'ouvrir aux autres. Afin d'apprendre au maximum et dans les meilleures conditions, un Page est toujours sous la protection d'un Écuyer plus âgé, plus formé, plus mûr.
Tu as deux sortes d'Écuyers : les Hors Pages (de quatorze à seize ans), comme Yannick, et les Accomplis (de dix-sept à dix-neuf ans), comme toi si tu entres un jour parmi nous. Le binôme Page et Écuyer porte le nom d'Équipage. À eux deux, ils progressent vers une sagesse qui leur permettra peut-être un jour de se retrouver prétendants à la Chevalerie (entre dix-neuf et vingt-et-un ans). Il y a beaucoup d’appelés et très peu d’élus ! Voilà. C'est une longue histoire que tu découvriras petit à petit auprès de Doudou, de Jean-Claude et de Jean-Marc, comme auprès de moi, le Précepteur de cette Commanderie.
Notre règle, poursuit Yvon, est construite quelque peu à l'image des moines. Tu ajoutes une formation humaine et physique stricte ainsi que beaucoup d'actions extérieures.
Nous avons une grande cause humanitaire, un rôle précis à jouer dans la société… sans vanité. Nos actions sont toujours réalisées en discrétion.
Tout d'abord il nous faut transformer ces jeunes en des hommes capables d'agir et d'obéir sans se poser de questions stupides. Il faut qu’ils soient dignes et en mesure de faire de grandes choses pour le bien de ce monde.
Afin de sauver l'humanité décadente, ne voulant que “du pain et des jeux”, nous sommes les derniers survivants de la chevalerie, au service du Dieu tout puissant.
Notre tâche d'éducateurs n'est pas aussi simple que cela puisse paraître. La sévérité de nos actes est indispensable car nous ne pourrions tolérer l'anarchie. Si les actes généreux et les bonnes actions sont toujours récompensés… les fautes, les erreurs ou les mauvaises pensées sont toujours réprimées.
Par exemple, nous avons différents badges : pour celui qui ne mange pas correctement on lui attribue “le cochon rose”. Il doit alors manger pendant trois semaines à terre dans une écuelle, près de la cheminée. Après cela il peut reprendre sa place à notre table. Je puis t'assurer qu'il se tient ensuite correctement. Benjamin pourrait te raconter.
À toi de découvrir les récompenses et d'éviter les punitions !
La chevalerie que nous enseignons est celle qui est née il y a plus de mille cinq cents ans.
Destinée à une élite que Dieu a choisie, elle n'a pas été capable d'assumer la grande tâche qui lui était confiée.
Toi, petit aristocrate, à l'image de tes pairs, tu n'es même pas encore capable de t'assumer. Vous avez renoncé aux traditions, au courage, à l’audace… au profit des plaisirs de la Cour.
En me dirigeant vers la cuisine, je sens une chute brutale de la discussion. Ils devaient causer des activités de l'après-midi, où je n'avais point été convié.
Avant le dîner, les plus jeunes vont se changer et je vois arriver Sébastien et Étienne avec de belles chemises beiges aux épaulettes vertes et blanches pour l'un, rouges et blanches pour l'autre.
L'après-midi a dû être dense en activités, et ces “galons” en sont les récompenses.
Après un long bénédicité entonné par Yvon, chacun se met à table. Les sardines arrivent, puis c'est au tour de la choucroute garnie. Le vin coule à flots, le service est irréprochable.
Lorsque l'on présente la garniture au Précepteur, il s'exclame :
- — Où sont les pommes de terre ?
Guillaume, au bout de la petite table baisse la tête. Il est plus blanc que son assiette.
- — Comment ? Vous auriez oublié les pommes vapeur pour la choucroute ? hurle Lemire, entrant dans une terrible colère.
- — Qui est le coupable ? demande Yvon.
Pour moi, une choucroute sans patates, c’est dommage… aux yeux des “éducateurs”, cela n'est pas acceptable.
C’est presqu’un crime !
Guillaume, blême, se lève sans broncher. D'un signe d'Yvon, Yannick va chercher le fouet accroché sur le pan gauche de la cheminée.
La chemise au bas du dos, les mains jointes en avant sur le dossier d'un fauteuil, il attend le châtiment.
Par deux reprises Yvon dessine de profondes lézardes rouges sur le dos de l'enfant qui ne laisse échapper que de faibles sanglots étouffés.
L'instrument du supplice raccroché, chacun regagne sa place. Guillaume remet sa chemise et le repas reprend un rythme “normal”… sans pomme de terre !
La tête dans son assiette, le puni garde le silence. Je remarque quelques larmes sur son visage ingrat.
- — Vois-tu, m'explique Yvon — écouté attentivement par Patrick et Yannick — il y a des règles strictes chez nous. Il est impossible d'en déroger. Une affaire comme la choucroute est classée, elle ne se reproduira plus. Une fois la punition donnée, nous oublions définitivement le méfait… s'il n'est pas renouvelé bien sûr !
Et la leçon commence :
À l’entrée dans l'OBSERVANCE, les premiers pas sont faits en tant que novice. Ensuite nous leur faisons passer des épreuves bien spécifiques pour qu'ils accèdent à la première étape : celle de Page (entre 10 et 13 ans), ici comme Laurent et Guillaume par exemple.
Leur rôle est d'apprendre toutes les techniques possibles, découvrir son corps et s'ouvrir aux autres. Afin d'apprendre au maximum et dans les meilleures conditions, un Page est toujours sous la protection d'un Écuyer plus âgé, plus formé, plus mûr.
Tu as deux sortes d'Écuyers : les Hors Pages (de quatorze à seize ans), comme Yannick, et les Accomplis (de dix-sept à dix-neuf ans), comme toi si tu entres un jour parmi nous. Le binôme Page et Écuyer porte le nom d'Équipage. À eux deux, ils progressent vers une sagesse qui leur permettra peut-être un jour de se retrouver prétendants à la Chevalerie (entre dix-neuf et vingt-et-un ans). Il y a beaucoup d’appelés et très peu d’élus ! Voilà. C'est une longue histoire que tu découvriras petit à petit auprès de Doudou, de Jean-Claude et de Jean-Marc, comme auprès de moi, le Précepteur de cette Commanderie.
Notre règle, poursuit Yvon, est construite quelque peu à l'image des moines. Tu ajoutes une formation humaine et physique stricte ainsi que beaucoup d'actions extérieures.
Nous avons une grande cause humanitaire, un rôle précis à jouer dans la société… sans vanité. Nos actions sont toujours réalisées en discrétion.
Tout d'abord il nous faut transformer ces jeunes en des hommes capables d'agir et d'obéir sans se poser de questions stupides. Il faut qu’ils soient dignes et en mesure de faire de grandes choses pour le bien de ce monde.
Afin de sauver l'humanité décadente, ne voulant que “du pain et des jeux”, nous sommes les derniers survivants de la chevalerie, au service du Dieu tout puissant.
Notre tâche d'éducateurs n'est pas aussi simple que cela puisse paraître. La sévérité de nos actes est indispensable car nous ne pourrions tolérer l'anarchie. Si les actes généreux et les bonnes actions sont toujours récompensés… les fautes, les erreurs ou les mauvaises pensées sont toujours réprimées.
Par exemple, nous avons différents badges : pour celui qui ne mange pas correctement on lui attribue “le cochon rose”. Il doit alors manger pendant trois semaines à terre dans une écuelle, près de la cheminée. Après cela il peut reprendre sa place à notre table. Je puis t'assurer qu'il se tient ensuite correctement. Benjamin pourrait te raconter.
À toi de découvrir les récompenses et d'éviter les punitions !
La chevalerie que nous enseignons est celle qui est née il y a plus de mille cinq cents ans.
Destinée à une élite que Dieu a choisie, elle n'a pas été capable d'assumer la grande tâche qui lui était confiée.
Toi, petit aristocrate, à l'image de tes pairs, tu n'es même pas encore capable de t'assumer. Vous avez renoncé aux traditions, au courage, à l’audace… au profit des plaisirs de la Cour.
Je suis stupéfait
— furieux —
et résigné.
C'est ce gros bonhomme
vulgaire,
d'origine
les plus modestes,
avec son groupe
de dégénérés,
qui me fait la morale :
il me montre
la décadence
dans laquelle
je me trouve,
ainsi que mes proches.
Ce sont donc eux,
les chevaliers
de l'OBSERVANCE,
qui appliquent
réellement les règles
que nous avons
abandonnées
et oubliées
depuis des siècles.
Vraiment ?
Serais-je digne
de reprendre en main
mon avenir ?
Aurais-je la force
et l’audace
de relever les défis
en renouant
avec les traditions
perdues ?
Suis-je capable
de devenir
un vrai Chevalier,
non seulement
par le sang
— chacun des hommes
de notre Maison
étant chevalier
de par la naissance —
mais par le mérite ?
Je reçois
une violente leçon
de modestie…
d’humilité !
— furieux —
et résigné.
C'est ce gros bonhomme
vulgaire,
d'origine
les plus modestes,
avec son groupe
de dégénérés,
qui me fait la morale :
il me montre
la décadence
dans laquelle
je me trouve,
ainsi que mes proches.
Ce sont donc eux,
les chevaliers
de l'OBSERVANCE,
qui appliquent
réellement les règles
que nous avons
abandonnées
et oubliées
depuis des siècles.
Vraiment ?
Serais-je digne
de reprendre en main
mon avenir ?
Aurais-je la force
et l’audace
de relever les défis
en renouant
avec les traditions
perdues ?
Suis-je capable
de devenir
un vrai Chevalier,
non seulement
par le sang
— chacun des hommes
de notre Maison
étant chevalier
de par la naissance —
mais par le mérite ?
Je reçois
une violente leçon
de modestie…
d’humilité !
Me voyant chuter, me retrouvant à tomber plus bas que terre, Yvon me donne le coup de grâce :
- — Quand cesserez-vous de descendre ?
Je me sens bien petit,
si faible…
rien !
Rien !
Je ne suis finalement
rien d'autre qu'un nom,
une issue,
un pauvre rejeton
de la noblesse,
un petit nobliau
qui n'a rien prouvé…
Dont le mérite
n'est pas mesurable
car il n'existe pas !
Je ne fais que
Descendre ?
Oui…
Je ne serais
qu'un profiteur,
un parasite ?
Non…
Non !
J’ai déjà prouvé
mon audace !
Je construis
depuis longtemps
des rêves
qui prennent forme
dans beaucoup
de mes actions.
Tant d’activités réalisées
dans les associations
auprès notamment
des personnes âgées
par le secourisme,
avec mes préparations militaires,
les camps ski en montagne,
et ceux d’été…
Le scoutisme
— où j’ai beaucoup reçu et donné —
que je souhaite reprendre…
Ma soif d’apprendre
n’est pas ridicule
ni vaine.
Je ne suis pas médiocre
ni tiède.
Mon expérience est
concrète aussi.
Oui,
j’ai sincèrement l’impression
de construire chaque jour
le sens le ma vie !
Même,
hélas,
si je suis toujours
dans cette brume,
à côtoyer l’absurde,
dans un univers
que je ne puis situer.
si faible…
rien !
Rien !
Je ne suis finalement
rien d'autre qu'un nom,
une issue,
un pauvre rejeton
de la noblesse,
un petit nobliau
qui n'a rien prouvé…
Dont le mérite
n'est pas mesurable
car il n'existe pas !
Je ne fais que
Descendre ?
Oui…
Je ne serais
qu'un profiteur,
un parasite ?
Non…
Non !
J’ai déjà prouvé
mon audace !
Je construis
depuis longtemps
des rêves
qui prennent forme
dans beaucoup
de mes actions.
Tant d’activités réalisées
dans les associations
auprès notamment
des personnes âgées
par le secourisme,
avec mes préparations militaires,
les camps ski en montagne,
et ceux d’été…
Le scoutisme
— où j’ai beaucoup reçu et donné —
que je souhaite reprendre…
Ma soif d’apprendre
n’est pas ridicule
ni vaine.
Je ne suis pas médiocre
ni tiède.
Mon expérience est
concrète aussi.
Oui,
j’ai sincèrement l’impression
de construire chaque jour
le sens le ma vie !
Même,
hélas,
si je suis toujours
dans cette brume,
à côtoyer l’absurde,
dans un univers
que je ne puis situer.
La nuit est dure, très dure.
Je ne réussis à m'endormir que très tardivement.
Régulièrement le son des cloches de la chapelle me réveille en sursaut.
Sans cesse, comme dans un cauchemar, je vois les visages d'Yvon et de Lemire me cracher à la face le terrible :
« Quand cesserez-vous donc de descendre » ?
Je reçois sans arrêts des coups de fouets qui me lacèrent le corps.
Je transpire dans mon duvet.
Je n’ai pas peur : je suis dans une immense colère qui me fait serrer les dents et qui me bloque la mâchoire…
Je ne sais comment réagir.
Il est trois heures du matin à ma montre quand je me lève pour ouvrir en grand la fenêtre.
Je regarde brûler un bâton d'encens tout en réalisant quelques exercices respiratoires : un bon remède pour calmer l'esprit et le corps, m'a expliqué mon père.
Je retrouve enfin le sommeil — bien agité — qui me conduira jusqu'au petit jour.
Je ne réussis à m'endormir que très tardivement.
Régulièrement le son des cloches de la chapelle me réveille en sursaut.
Sans cesse, comme dans un cauchemar, je vois les visages d'Yvon et de Lemire me cracher à la face le terrible :
« Quand cesserez-vous donc de descendre » ?
Je reçois sans arrêts des coups de fouets qui me lacèrent le corps.
Je transpire dans mon duvet.
Je n’ai pas peur : je suis dans une immense colère qui me fait serrer les dents et qui me bloque la mâchoire…
Je ne sais comment réagir.
Il est trois heures du matin à ma montre quand je me lève pour ouvrir en grand la fenêtre.
Je regarde brûler un bâton d'encens tout en réalisant quelques exercices respiratoires : un bon remède pour calmer l'esprit et le corps, m'a expliqué mon père.
Je retrouve enfin le sommeil — bien agité — qui me conduira jusqu'au petit jour.
Vers le
Chapitre X
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Des écrits de Yves Philippe de FRANCQUEVILLE
Pirate des mots et philanalyste en herbe.
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Auteur : Yves Philippe de Francqueville
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