®© Du silence au mensonge,
Des écrits de Yves Philippe de FRANCQUEVILLE
Pirate des mots et philanalyste en herbe.
Tous droits réservés.
Des écrits de Yves Philippe de FRANCQUEVILLE
Pirate des mots et philanalyste en herbe.
Tous droits réservés.
Du silence au mensonge
Chapitre X
J'avais mis mon réveil à sonner pour six heures trente. C'est agréable de se lever tôt… avant les autres !
Je m'habille rapidement, sans faire de bruit et prends mes affaires de toilette.
Je traverse sur la pointe des pieds la grande chambre où les plus jeunes dorment à poings fermés. Cela sent vraiment le fauve. J'ai hâte de quitter la maison.
Hier après midi, en me promenant avec Patrick, j'avais trouvé une fontaine à l’écart des maisons habitées, et son bac idéal pour une grande toilette : il y a au moins l'eau courante ! Le seul robinet de la maison se trouve dans l'arrière-cuisine. Les brocs et les bassines c'est bien de temps en temps… et puis le cabinet est exigu, surtout à deux.
Une bonne toilette scoute à l'eau glacée me fait beaucoup de bien. Le temps est à l'orage, les nuages sont pesants et la chaleur du matin est tout à fait étonnante pour la saison. À cette heure, il n'y a pas un chat. Je suis bien : seul.
Enfin propre. Je me sens tellement mieux.
“Esprit sain dans un corps sain.”
La soirée et la nuit m'ont beaucoup tourmenté. Maintenant j'essaie de réaliser où je me trouve.
Pourquoi être dans cette Observance ?
Que dois-je recevoir ?
J'ai beaucoup à apprendre et ici, il y a de la matière… cependant, je le sais, ce lieu est loin d’être idéal.
Pourquoi suis-je aussi troublé ?
Je n’aime vraiment pas les concessions.
Tout est si bien, si simple et clair dans la théorie que je n'arrive absolument pas à trouver le lien avec la pratique.
Beaucoup trop de choses me dérangent, me perturbent pour me laisser apprécier réellement l'ambiance. La fraternité doit avoir ses règles… ici, elles ne me semblent pas en harmonie avec l’idée que je m’en fais.
J’ai quelques difficultés avec la hiérarchie verticale.
Lorsque je suis à l’Armée, les grades sont associés à des responsabilités et des salaires… Aux Scouts, c’est une micro société anarchiste où chacun a sa fonction et se voit considéré comme magister en son domaine, avec du respect sincère de la part de tous. Les chefs sont vraiment « à côté », pour montrer l’exemple en tant qu’aînés, et non « au-dessus » comme à la Commanderie.
Ici, c’est un régime à deux vitesses qui ne me plaît guère… même si je suis installé parmi les dominus !
Je joue encore au philosophe, me dirait Julien !
La philosophie, c’est mon plaisir secret, l’école et le monde m’ennuient : je vis à travers la lecture.
Mon plaisir serait d’être la plupart du temps dans la tour du château, à lire… et en descendre parfois pour quelques instants de joie avec des vivants !
Je n’ai jamais été d’accord avec les théories d’Aristote sur le principe de l’esclavage. Même si je ne l’aime pas non plus, Voltaire est davantage, avec Montesquieu, dans ma ligne de conduite vis-à-vis des relations entre humains.
Je préfère finalement Rousseau, en modifiant légèrement sa théorie : l’homme ne nait pas bon, mais il a la potentialité de la bonté.
J’ai lu et relu aussi « Le Banquet » de Platon…
J'ouvre l'œil ; je cherche et trouve trop facilement les failles, les contradictions. Je ne dois pas me laisser attraper. Je veux rester maître de moi.
Ces drôles de Chevaliers sont minables… ils ne représentent vraiment pas ce que je rêve de l’idéal chevaleresque.
J’aime apprendre et j’aime la lutte !
Je veux comprendre pourquoi je suis là.
Je m'habille rapidement, sans faire de bruit et prends mes affaires de toilette.
Je traverse sur la pointe des pieds la grande chambre où les plus jeunes dorment à poings fermés. Cela sent vraiment le fauve. J'ai hâte de quitter la maison.
Hier après midi, en me promenant avec Patrick, j'avais trouvé une fontaine à l’écart des maisons habitées, et son bac idéal pour une grande toilette : il y a au moins l'eau courante ! Le seul robinet de la maison se trouve dans l'arrière-cuisine. Les brocs et les bassines c'est bien de temps en temps… et puis le cabinet est exigu, surtout à deux.
Une bonne toilette scoute à l'eau glacée me fait beaucoup de bien. Le temps est à l'orage, les nuages sont pesants et la chaleur du matin est tout à fait étonnante pour la saison. À cette heure, il n'y a pas un chat. Je suis bien : seul.
Enfin propre. Je me sens tellement mieux.
“Esprit sain dans un corps sain.”
La soirée et la nuit m'ont beaucoup tourmenté. Maintenant j'essaie de réaliser où je me trouve.
Pourquoi être dans cette Observance ?
Que dois-je recevoir ?
J'ai beaucoup à apprendre et ici, il y a de la matière… cependant, je le sais, ce lieu est loin d’être idéal.
Pourquoi suis-je aussi troublé ?
Je n’aime vraiment pas les concessions.
Tout est si bien, si simple et clair dans la théorie que je n'arrive absolument pas à trouver le lien avec la pratique.
Beaucoup trop de choses me dérangent, me perturbent pour me laisser apprécier réellement l'ambiance. La fraternité doit avoir ses règles… ici, elles ne me semblent pas en harmonie avec l’idée que je m’en fais.
J’ai quelques difficultés avec la hiérarchie verticale.
Lorsque je suis à l’Armée, les grades sont associés à des responsabilités et des salaires… Aux Scouts, c’est une micro société anarchiste où chacun a sa fonction et se voit considéré comme magister en son domaine, avec du respect sincère de la part de tous. Les chefs sont vraiment « à côté », pour montrer l’exemple en tant qu’aînés, et non « au-dessus » comme à la Commanderie.
Ici, c’est un régime à deux vitesses qui ne me plaît guère… même si je suis installé parmi les dominus !
Je joue encore au philosophe, me dirait Julien !
La philosophie, c’est mon plaisir secret, l’école et le monde m’ennuient : je vis à travers la lecture.
Mon plaisir serait d’être la plupart du temps dans la tour du château, à lire… et en descendre parfois pour quelques instants de joie avec des vivants !
Je n’ai jamais été d’accord avec les théories d’Aristote sur le principe de l’esclavage. Même si je ne l’aime pas non plus, Voltaire est davantage, avec Montesquieu, dans ma ligne de conduite vis-à-vis des relations entre humains.
Je préfère finalement Rousseau, en modifiant légèrement sa théorie : l’homme ne nait pas bon, mais il a la potentialité de la bonté.
J’ai lu et relu aussi « Le Banquet » de Platon…
J'ouvre l'œil ; je cherche et trouve trop facilement les failles, les contradictions. Je ne dois pas me laisser attraper. Je veux rester maître de moi.
Ces drôles de Chevaliers sont minables… ils ne représentent vraiment pas ce que je rêve de l’idéal chevaleresque.
J’aime apprendre et j’aime la lutte !
Je veux comprendre pourquoi je suis là.
* * *
Lorsque je rentre à la Commanderie, le petit-déjeuner est prêt. Jean-Marc et son jeune mousse sont à table. Ils m'invitent à me joindre à eux. Je suis ébahi de les voir avaler des maquereaux avec un verre de vin blanc, pour le petit déjeuner.
Nous discutons beaucoup bateaux et carrière d'officier. Comme dans l'Armée, il y a des grades, de la promotion et beaucoup de responsabilités : capitaine au long cours, c'est un équipage, un navire et une cargaison à protéger. Il est “seul maître après Dieu”, m’explique fièrement Jean-Marc.
J'aime discuter avec lui : je le trouve sympathique. Un peu différent des autres. Il prend soin de lui.
Voici d'ailleurs le reste de la troupe qui arrivent. Yvon me somme de ranger mes affaires. Je dois dormir la nuit prochaine dans la maisonnette : sa demeure secrète où personne ne pénètre sans son autorisation.
Je m'éclipse dans ma chambre pour préparer mon sac. En passant dans la grande chambre, j'entends des cris et des rires provenant du cabinet de toilette… Attiré et curieux, je frappe en ouvrant la porte.
Étienne et Sébastien, nus, dans une atmosphère lourde, vaporeuse — due aux nombreux brocs d'eau bouillante et au chauffage monté à fond — étaient en train de s'amuser à se laver mutuellement. Ils me montraient sans pudeur qu'ils y prenaient un réel plaisir…
Ils sont plutôt bien bâtis tous les deux… Étienne fort bien fourni, en regard de son âge !
C'est moi finalement le plus gêné… lorsqu'ils proposent au voyeur que je suis, de venir aussi pour ma toilette : et devenir acteur.
L’invitation est plutôt directe… c'est heureusement déjà fait pour la toilette, car je ne me sens guère préparé psychologiquement à quelques ébats à trois en ce lieu exigu, où d’autres pourraient arriver à tout instant !
Des images plein la tête… dix minutes pour tout ranger.
Je dépose mon sac à dos dans la grande salle.
Il me faut quitter de nouveau la Commanderie pour la matinée. Il y a d'autres épreuves à passer pour les jeunes. Ma présence n'est pas autorisée avant treize heures.
Patrick ayant été envoyé à R**-sur-O** pour quelques courses, je me retrouve tout seul. C'est une occasion idéale pour m'amuser à les espionner quelque peu. Cela peut être très sympa.
Déjà quatre périodes militaires « Parachutistes », trois « Terre » et une « Supérieure »… mon petit grade honorifique de caporal d’instruction… tout cela me donne des ailes, pour oser l’aventure !
Après avoir donné l'impression d'un départ pour une bonne promenade, je reviens discrètement sur mes pas.
Les épreuves commencent par des questions écrites. Ils sont enfermés dans la grande salle commune. Passé par le petit jardin après avoir escaladé le mur, je grimpe à l'étage et tâche d'écouter, en collant mon oreille au plancher — comme dans les films — et c'est assez efficace.
Les questions ressemblent un peu à celles que j'avais en préparation militaire : secourisme, camouflage, transmission… Il ne manquerait plus que l'armement ! Après, c'est au tour de la pratique. Ils ont de la chance de pouvoir travailler avec du matériel assez élaboré.
De la fenêtre du cabinet de toilette, je regarde Christian et Guillaume accomplir les premiers soins, du “brancardage”… sous le regard sévère des adultes. Puis c'est le sémaphore, le morse.
Et enfin, le parcours du courage. Je le nomme ainsi car c'est l'impression ressentie en regardant ces jeunes s'obliger à cette épreuve.
Ils se déshabillent entièrement tous les deux, chaussures et chaussettes aussi.
Je les vois se lancer, nus comme des vers… sexe à l’air, devant ces adultes un peu trop voyeurs à mon goût. Ils sont pubères, et heureusement bien faits… suffisamment à l’aise dans leur corps, pour oser se mouvoir ainsi.
Sans aucune assurance de sécurité, à travers les ruines de la Commanderie, les voici à l’œuvre : le passage sur une poutre à cinq mètres du sol, un ramper dans les décombres et les orties… avec un grimper par le lierre sur un pan de mur pour escalader une fenêtre et sauter… course encore à gérer dans les salles en ruines et les sarcophages de pierre.
Le chrono est à peine arrêté, et c'est l'épreuve de l'épée pour ces deux adolescents aux corps couverts de terre et d’égratignures. Ils sont magnifiques et rayonnent : vraiment fiers de l’exploit accompli. Je pense que les adultes auraient dû montrer le chemin. Jamais je ne laisserai un plus jeune accomplir cela, si moi-même ne l’avais fait en démonstration !
Ah… Yvon, Doudou et Jean-Claude, nus dans les ruines… Impossible ! Ils sont trop gros, trop gras, trop graisseux ! J’ai envie de les nommer les 3G… oui, les trois 3G… quelle horreur !
Ils ne pourraient pas faire trois mètres sans s’écrouler…
Peut-être ont-ils été en mesure de vivre autrefois ces épreuves ?
J’en doute fort. Et puis, un corps, cela s’entretient. Je respecte et considère mon corps. Eux, non.
Maintenant un peu d'entraînement à l'escrime ; puis devant le torse glabre de Guillaume, Yvon — assez habile à l’épée — lui fait quelques moulinets, quelques passes, toujours plus proches, toujours plus dangereuses, sans jamais toucher l'enfant… ou presque.
À la troisième estafilade, l'épée est rangée. De ma cachette, je pense que mon tour viendra tôt ou tard. Je l'accepte, ne craignant pas le sang.
Pour moi… oui… pour eux ?
Je ne pense pas du tout que ce type d'épreuves ait un réel but éducatif pour des jeunes de treize ou quatorze ans !
On peut essayer de se prouver ce dont on est capable, jusqu'où nous sommes en mesure de dominer la peur, vaincre sa pudeur ou tenir dans la souffrance… oui… si c’est un acte volontaire. Ici j'ai le sentiment de voir des enfants subir le plaisir d'adultes.
Chaque réaction de Christian et de Guillaume semble être étudiée avec attention, et je saisis les approbations sur les visages des juges, ainsi que les regards affolés des spectateurs à la pensée qu’ils prendront tôt ou tard cette place.
Ces épreuves devraient prouver leur valeur humaine ? Je ne sais ? Pour couronner le tout, Yannick leur bande les yeux, et, pour se réchauffer, ils doivent tourner sur eux-mêmes.
Yvon, le fouet à la main, à intervalles réguliers, le claque sur le sol le plus souvent… aussi parfois sur la chair d'un des jeunes hommes, ce qui provoque — non vraiment à ma surprise — un début d’érection… la douleur peut-être source de plaisir, avais-je lu dans le célèbre Justine du Marquis de Sade !
Ce système d'éducation est d'un autre siècle… d'un autre millénaire ! Je crois que les Spartiates devaient s'adonner à ce genre de violence physique… pas les chevaliers !
Je laisse les suppliciés à leurs bourreaux qui se régalent : la cloche me rappelle qu'il est déjà midi trente. Discrètement je quitte le cabinet, reprends l'escalier et franchis le petit mur du jardin.
Patrick arrive en voiture à l'instant même où je me réceptionne…
M'a-t-il vu ? Ce n'est pas important à mes yeux. Yvon a davantage confiance en moi qu'en ce pauvre type.
Je me promène autour du village, afin d'arriver à l'heure prévue.
Nous discutons beaucoup bateaux et carrière d'officier. Comme dans l'Armée, il y a des grades, de la promotion et beaucoup de responsabilités : capitaine au long cours, c'est un équipage, un navire et une cargaison à protéger. Il est “seul maître après Dieu”, m’explique fièrement Jean-Marc.
J'aime discuter avec lui : je le trouve sympathique. Un peu différent des autres. Il prend soin de lui.
Voici d'ailleurs le reste de la troupe qui arrivent. Yvon me somme de ranger mes affaires. Je dois dormir la nuit prochaine dans la maisonnette : sa demeure secrète où personne ne pénètre sans son autorisation.
Je m'éclipse dans ma chambre pour préparer mon sac. En passant dans la grande chambre, j'entends des cris et des rires provenant du cabinet de toilette… Attiré et curieux, je frappe en ouvrant la porte.
Étienne et Sébastien, nus, dans une atmosphère lourde, vaporeuse — due aux nombreux brocs d'eau bouillante et au chauffage monté à fond — étaient en train de s'amuser à se laver mutuellement. Ils me montraient sans pudeur qu'ils y prenaient un réel plaisir…
Ils sont plutôt bien bâtis tous les deux… Étienne fort bien fourni, en regard de son âge !
C'est moi finalement le plus gêné… lorsqu'ils proposent au voyeur que je suis, de venir aussi pour ma toilette : et devenir acteur.
L’invitation est plutôt directe… c'est heureusement déjà fait pour la toilette, car je ne me sens guère préparé psychologiquement à quelques ébats à trois en ce lieu exigu, où d’autres pourraient arriver à tout instant !
Des images plein la tête… dix minutes pour tout ranger.
Je dépose mon sac à dos dans la grande salle.
Il me faut quitter de nouveau la Commanderie pour la matinée. Il y a d'autres épreuves à passer pour les jeunes. Ma présence n'est pas autorisée avant treize heures.
Patrick ayant été envoyé à R**-sur-O** pour quelques courses, je me retrouve tout seul. C'est une occasion idéale pour m'amuser à les espionner quelque peu. Cela peut être très sympa.
Déjà quatre périodes militaires « Parachutistes », trois « Terre » et une « Supérieure »… mon petit grade honorifique de caporal d’instruction… tout cela me donne des ailes, pour oser l’aventure !
Après avoir donné l'impression d'un départ pour une bonne promenade, je reviens discrètement sur mes pas.
Les épreuves commencent par des questions écrites. Ils sont enfermés dans la grande salle commune. Passé par le petit jardin après avoir escaladé le mur, je grimpe à l'étage et tâche d'écouter, en collant mon oreille au plancher — comme dans les films — et c'est assez efficace.
Les questions ressemblent un peu à celles que j'avais en préparation militaire : secourisme, camouflage, transmission… Il ne manquerait plus que l'armement ! Après, c'est au tour de la pratique. Ils ont de la chance de pouvoir travailler avec du matériel assez élaboré.
De la fenêtre du cabinet de toilette, je regarde Christian et Guillaume accomplir les premiers soins, du “brancardage”… sous le regard sévère des adultes. Puis c'est le sémaphore, le morse.
Et enfin, le parcours du courage. Je le nomme ainsi car c'est l'impression ressentie en regardant ces jeunes s'obliger à cette épreuve.
Ils se déshabillent entièrement tous les deux, chaussures et chaussettes aussi.
Je les vois se lancer, nus comme des vers… sexe à l’air, devant ces adultes un peu trop voyeurs à mon goût. Ils sont pubères, et heureusement bien faits… suffisamment à l’aise dans leur corps, pour oser se mouvoir ainsi.
Sans aucune assurance de sécurité, à travers les ruines de la Commanderie, les voici à l’œuvre : le passage sur une poutre à cinq mètres du sol, un ramper dans les décombres et les orties… avec un grimper par le lierre sur un pan de mur pour escalader une fenêtre et sauter… course encore à gérer dans les salles en ruines et les sarcophages de pierre.
Le chrono est à peine arrêté, et c'est l'épreuve de l'épée pour ces deux adolescents aux corps couverts de terre et d’égratignures. Ils sont magnifiques et rayonnent : vraiment fiers de l’exploit accompli. Je pense que les adultes auraient dû montrer le chemin. Jamais je ne laisserai un plus jeune accomplir cela, si moi-même ne l’avais fait en démonstration !
Ah… Yvon, Doudou et Jean-Claude, nus dans les ruines… Impossible ! Ils sont trop gros, trop gras, trop graisseux ! J’ai envie de les nommer les 3G… oui, les trois 3G… quelle horreur !
Ils ne pourraient pas faire trois mètres sans s’écrouler…
Peut-être ont-ils été en mesure de vivre autrefois ces épreuves ?
J’en doute fort. Et puis, un corps, cela s’entretient. Je respecte et considère mon corps. Eux, non.
Maintenant un peu d'entraînement à l'escrime ; puis devant le torse glabre de Guillaume, Yvon — assez habile à l’épée — lui fait quelques moulinets, quelques passes, toujours plus proches, toujours plus dangereuses, sans jamais toucher l'enfant… ou presque.
À la troisième estafilade, l'épée est rangée. De ma cachette, je pense que mon tour viendra tôt ou tard. Je l'accepte, ne craignant pas le sang.
Pour moi… oui… pour eux ?
Je ne pense pas du tout que ce type d'épreuves ait un réel but éducatif pour des jeunes de treize ou quatorze ans !
On peut essayer de se prouver ce dont on est capable, jusqu'où nous sommes en mesure de dominer la peur, vaincre sa pudeur ou tenir dans la souffrance… oui… si c’est un acte volontaire. Ici j'ai le sentiment de voir des enfants subir le plaisir d'adultes.
Chaque réaction de Christian et de Guillaume semble être étudiée avec attention, et je saisis les approbations sur les visages des juges, ainsi que les regards affolés des spectateurs à la pensée qu’ils prendront tôt ou tard cette place.
Ces épreuves devraient prouver leur valeur humaine ? Je ne sais ? Pour couronner le tout, Yannick leur bande les yeux, et, pour se réchauffer, ils doivent tourner sur eux-mêmes.
Yvon, le fouet à la main, à intervalles réguliers, le claque sur le sol le plus souvent… aussi parfois sur la chair d'un des jeunes hommes, ce qui provoque — non vraiment à ma surprise — un début d’érection… la douleur peut-être source de plaisir, avais-je lu dans le célèbre Justine du Marquis de Sade !
Ce système d'éducation est d'un autre siècle… d'un autre millénaire ! Je crois que les Spartiates devaient s'adonner à ce genre de violence physique… pas les chevaliers !
Je laisse les suppliciés à leurs bourreaux qui se régalent : la cloche me rappelle qu'il est déjà midi trente. Discrètement je quitte le cabinet, reprends l'escalier et franchis le petit mur du jardin.
Patrick arrive en voiture à l'instant même où je me réceptionne…
M'a-t-il vu ? Ce n'est pas important à mes yeux. Yvon a davantage confiance en moi qu'en ce pauvre type.
Je me promène autour du village, afin d'arriver à l'heure prévue.
Je ne sais
comment interpréter
ce que je viens de voir.
Est-ce merveilleux
ou horrible ?
Je serais fier
de pouvoir vivre
la même chose
sans rien dire.
C'est un dépassement de soi,
un tour de force,
une lutte courageuse
contre la douleur
et l'humiliation.
Pourtant
si telles sont les épreuves
pour devenir Page et Écuyer,
quelles sont les autres
pour arriver à la Chevalerie ?
J'ai du mal
à croire
que Doudou
et les autres
aient pu passer
de telles épreuves !
Ah, le gros Doudou,
nu… à courir
dans les ruines
je ne veux même pas
l’imaginer !
comment interpréter
ce que je viens de voir.
Est-ce merveilleux
ou horrible ?
Je serais fier
de pouvoir vivre
la même chose
sans rien dire.
C'est un dépassement de soi,
un tour de force,
une lutte courageuse
contre la douleur
et l'humiliation.
Pourtant
si telles sont les épreuves
pour devenir Page et Écuyer,
quelles sont les autres
pour arriver à la Chevalerie ?
J'ai du mal
à croire
que Doudou
et les autres
aient pu passer
de telles épreuves !
Ah, le gros Doudou,
nu… à courir
dans les ruines
je ne veux même pas
l’imaginer !
* * *
Pour treize heures le repas est presque prêt. Les maîtres sont en grandes tenues. C'est tout à fait impressionnant : Lemire arbore une tenue d'officier qui ressemble à celle de la légion, avec des galons de “sous-lieutenant” comme pour Jean-Claude. Jean-Marc est “lieutenant”.
C'est étonnant de voir deux capitaines, l'un de l'Armée de l'air, l'autre de la marine marchande arborer des galons plus faibles !
Enfin une belle leçon d'humilité.
Yvon assure fort avec ses cinq barrettes jaunes et blanches de “lieutenant colonel”.
Nous pourrions croire l'Armée française qui débarque… mais sur les galons des épaulettes, et sur ceux des beaux képis blancs, sont tissées de simples croix rouges montrant l'appartenance à l'ordre religieux de :
C'est étonnant de voir deux capitaines, l'un de l'Armée de l'air, l'autre de la marine marchande arborer des galons plus faibles !
Enfin une belle leçon d'humilité.
Yvon assure fort avec ses cinq barrettes jaunes et blanches de “lieutenant colonel”.
Nous pourrions croire l'Armée française qui débarque… mais sur les galons des épaulettes, et sur ceux des beaux képis blancs, sont tissées de simples croix rouges montrant l'appartenance à l'ordre religieux de :
« l'OBSERVANCIA MILITUM CHRISTIE ».
C'est Jean-Marc qui semble être désigné pour me guider dans mon apprentissage sur la connaissance de l'Ordre.
Cela me convient.
Les plus jeunes sont maintenant aussi en tenue de Page, comme Sébastien et Étienne, Guillaume et Christian arborent la belle chemise beige et en plus des barrettes, est cousu sur chaque épaule un macaron de cuir. Sur la poche, un peu comme la promesse scoute, ils ont une croix de cuir bien spécifique : elle représente aussi une épée dont la garde et le manche sont ancrés :
La croix épée est rouge avec en son centre une petite croix blanche. Les macarons sont noirs et dessinent en blanc une sorte d'étoile à huit branches.
La tenue de Yannick diffère par les épaulettes avec deux carrés rouges (contre un rouge ou vert chez les Pages). L'étoile de ses macarons est à dix branches, bâtie sur le même modèle. L'étoile représente un soleil avec ses rayons pointant vers chaque branche.
Seul Stéphane est en civil.
Il est resté toute la matinée enfermé dans la maisonnette… pendant que les autres passaient leurs épreuves.
Son tour viendra certainement bientôt.
Le repas est servi. Après un long bénédicité à la gloire de Dieu, nous prenons place. J'ai l'honneur de me trouver encore à la droite d'Yvon, qui m'explique d'une manière très sommaire les épreuves pour accéder au rang de Page. Je demande davantage de renseignements souhaitant l'entendre sur les faits que j'ai vu… non… je dois rester patient : chaque chose en son heure. Il ne me faut pas être curieux d’une mauvaise curiosité.
Le déjeuner se passe bien. Les nouveaux Pages semblent heureux : presque épanouis. Pourtant, chaque ordre d'Yvon transforme leur visage. Les quatre adultes sont réellement craints. C'est une permanente menace à leur tranquillité.
J'espérais, après le déjeuner pouvoir discuter avec Christian sur le déroulement de ses épreuves mais je n'en ai pas le temps : à peine les grâces achevées, je dois aller déposer mon sac dans la maisonnette.
Cela me convient.
Les plus jeunes sont maintenant aussi en tenue de Page, comme Sébastien et Étienne, Guillaume et Christian arborent la belle chemise beige et en plus des barrettes, est cousu sur chaque épaule un macaron de cuir. Sur la poche, un peu comme la promesse scoute, ils ont une croix de cuir bien spécifique : elle représente aussi une épée dont la garde et le manche sont ancrés :
La croix épée est rouge avec en son centre une petite croix blanche. Les macarons sont noirs et dessinent en blanc une sorte d'étoile à huit branches.
La tenue de Yannick diffère par les épaulettes avec deux carrés rouges (contre un rouge ou vert chez les Pages). L'étoile de ses macarons est à dix branches, bâtie sur le même modèle. L'étoile représente un soleil avec ses rayons pointant vers chaque branche.
Seul Stéphane est en civil.
Il est resté toute la matinée enfermé dans la maisonnette… pendant que les autres passaient leurs épreuves.
Son tour viendra certainement bientôt.
Le repas est servi. Après un long bénédicité à la gloire de Dieu, nous prenons place. J'ai l'honneur de me trouver encore à la droite d'Yvon, qui m'explique d'une manière très sommaire les épreuves pour accéder au rang de Page. Je demande davantage de renseignements souhaitant l'entendre sur les faits que j'ai vu… non… je dois rester patient : chaque chose en son heure. Il ne me faut pas être curieux d’une mauvaise curiosité.
Le déjeuner se passe bien. Les nouveaux Pages semblent heureux : presque épanouis. Pourtant, chaque ordre d'Yvon transforme leur visage. Les quatre adultes sont réellement craints. C'est une permanente menace à leur tranquillité.
J'espérais, après le déjeuner pouvoir discuter avec Christian sur le déroulement de ses épreuves mais je n'en ai pas le temps : à peine les grâces achevées, je dois aller déposer mon sac dans la maisonnette.
* * *
C'est un étrange endroit, d’au moins sept mètres sur huit : une unique pièce dont les planches vermoulues du plafond laissent apparaître un grand nombre de sacs d'engrais mis certainement pour isoler d’un étage où l’on peut accéder par une échelle de meunier. Un vieux poêle dans le coin ronronne, rougi par la chaleur dégagée. Il donne une chaleur humide à cette pièce sale.
Beaucoup de désordre. Des piles de livres recouvrent les murs ainsi que de vieux parchemins et des revues jaunies. Il y a deux lits sales et défaits au fond de la pièce.
Près de l'unique fenêtre, un bureau ancien est couvert d'enveloppes et de prospectus en désordre. Un crâne ancien trône, à côté d’un bougeoir argenté, portant une large bougie déjà bien consumée.
Curieux — attiré par le mystère qui émane de cette pièce — je regarde tout autour de moi.
Tout me plaît… le gros coffre couvert de toile rouge, les vieux escabeaux, et surtout la collection de beaux livres de cuir : il y a même la série des Voltaire, reliés XVIIIème !
Il y a un beau poignard avec un chiffre dans un blason que je n’arrive pas à saisir.
Sur une poutre de soutien, sont accrochés des outils que je connais bien : équerre, compas et fil à plomb en cuivre travaillé. J'avais déjà discuté avec mon père de la franc-maçonnerie : il possédait quelques livres à ce sujet et beaucoup de nos ancêtres avaient été initiés dans différentes loges.
C'est davantage qu’une sacrée coïncidence !
Je m'amuse à déchiffrer les lettres gravées sur la poutre :
Beaucoup de désordre. Des piles de livres recouvrent les murs ainsi que de vieux parchemins et des revues jaunies. Il y a deux lits sales et défaits au fond de la pièce.
Près de l'unique fenêtre, un bureau ancien est couvert d'enveloppes et de prospectus en désordre. Un crâne ancien trône, à côté d’un bougeoir argenté, portant une large bougie déjà bien consumée.
Curieux — attiré par le mystère qui émane de cette pièce — je regarde tout autour de moi.
Tout me plaît… le gros coffre couvert de toile rouge, les vieux escabeaux, et surtout la collection de beaux livres de cuir : il y a même la série des Voltaire, reliés XVIIIème !
Il y a un beau poignard avec un chiffre dans un blason que je n’arrive pas à saisir.
Sur une poutre de soutien, sont accrochés des outils que je connais bien : équerre, compas et fil à plomb en cuivre travaillé. J'avais déjà discuté avec mon père de la franc-maçonnerie : il possédait quelques livres à ce sujet et beaucoup de nos ancêtres avaient été initiés dans différentes loges.
C'est davantage qu’une sacrée coïncidence !
Je m'amuse à déchiffrer les lettres gravées sur la poutre :
V I T R I O L
Un acide… et aussi — surtout — une formule alchimique, bien connue des frères maçons !
Une main m'arrache presque l'épaule et me jette sur un lit. Je n'avais pas vraiment entendu entrer Yvon et Lemire.
Ils ont l'air furieux.
Peut-être n'aurais-je pas dû pénétrer dans l’antre ?
Le fait que je m'intéresse à ces lettres leur déplaît.
Les yeux d'Yvon me font presque peur.
Ils sont comme injectés de sang.
Attendant le retour de Doudou, sans broncher, je défais mon pull et déboutonne ma chemise, sous les ordres d'Yvon.
Les mains posées bien hautes — à plat — contre un des piliers au centre de la maisonnette, le dos voûté, j'attends le châtiment.
Yvon attrape le fouet qui lui est tendu. Une fois, deux fois il claque sur le sol en me frôlant les talons.
Je ne bouge pas.
Je ne puis cependant — au deuxième coup — m'empêcher d'émettre un infime éclat de rire que je ne puis contrôler. Pourtant si léger, très court, tel un spasme… Cela suffit pour énerver davantage Ray qui claque une troisième et une quatrième fois le fouet sur le sol.
Je ne réagis toujours pas, et le cinquième coup me laisse une longue brûlure sur le dos.
Je ne bouge pas davantage… je n'émets aucun cri.
Je suis si heureux d'avoir supporté le coup sans broncher.
Je l’attendais, je l’espérais.
J'en désire d'autres !
Oui, cela provoque réellement une jouissance… je suis même en érection !
Le fouet claque encore deux fois sur le sol sans que je ne dise mot.
Le jeu est terminé.
Je pense avoir gagné la manche.
Yvon — toujours inquisiteur — m'ordonne de remettre chemise et pull.
Je ne dois plus réapparaître avant vingt heures, devant la maisonnette.
Si je rôde autour de la Commanderie, le châtiment sera exemplaire.
Une main m'arrache presque l'épaule et me jette sur un lit. Je n'avais pas vraiment entendu entrer Yvon et Lemire.
Ils ont l'air furieux.
Peut-être n'aurais-je pas dû pénétrer dans l’antre ?
Le fait que je m'intéresse à ces lettres leur déplaît.
Les yeux d'Yvon me font presque peur.
Ils sont comme injectés de sang.
- — Tu es curieux d'une mauvaise curiosité. Ton devoir était de poser le sac et d'attendre. Non de fouiner partout.
- — Il faut le punir.
- — Va chercher le fouet.
Attendant le retour de Doudou, sans broncher, je défais mon pull et déboutonne ma chemise, sous les ordres d'Yvon.
Les mains posées bien hautes — à plat — contre un des piliers au centre de la maisonnette, le dos voûté, j'attends le châtiment.
Yvon attrape le fouet qui lui est tendu. Une fois, deux fois il claque sur le sol en me frôlant les talons.
Je ne bouge pas.
Je ne puis cependant — au deuxième coup — m'empêcher d'émettre un infime éclat de rire que je ne puis contrôler. Pourtant si léger, très court, tel un spasme… Cela suffit pour énerver davantage Ray qui claque une troisième et une quatrième fois le fouet sur le sol.
Je ne réagis toujours pas, et le cinquième coup me laisse une longue brûlure sur le dos.
Je ne bouge pas davantage… je n'émets aucun cri.
Je suis si heureux d'avoir supporté le coup sans broncher.
Je l’attendais, je l’espérais.
J'en désire d'autres !
Oui, cela provoque réellement une jouissance… je suis même en érection !
Le fouet claque encore deux fois sur le sol sans que je ne dise mot.
Le jeu est terminé.
Je pense avoir gagné la manche.
Yvon — toujours inquisiteur — m'ordonne de remettre chemise et pull.
Je ne dois plus réapparaître avant vingt heures, devant la maisonnette.
Si je rôde autour de la Commanderie, le châtiment sera exemplaire.
* * *
Dois-je errer pendant près de cinq heures, à travers la campagne ? L'orage a éclaté. C'est une pluie chaude qui me traverse les vêtements sans déranger le corps.
Je ne sais où je vais.
Heureux ?
Malheureux ?
Je ne sais pas.
Je trouve une remise avec de la paille, un endroit sec et discret pour me poser et me détendre… J’éprouve le désir de me faire plaisir et jouir, avant les prochaines épreuves.
J’ai besoin de me restaurer avec moi-même. Être en paix dans mon corps, avec mon esprit.
C’est comme cela que je considère généralement la masturbation.
Afin de me procurer un bien être réel.
Après, c’est le temps d’une courte sieste, un peu de rêve, et le cerveau qui bouillonne de nouveau.
Alors tant de questions… j’écoute la pluie tomber.
J'ai encore beaucoup à apprendre… j'ai tout à me prouver.
Je ne connais pas du tout mes limites.
Où s'arrête le supportable ?
Qu'est-ce que la souffrance ?
Souvent, j'ai entendu certains se plaindre de leurs maux ; de personnes ne supportant plus le mal, demandant de la morphine pour calmer leur douleur.
Je ne sais toujours pas ce que signifie avoir mal. Jusqu'à maintenant, tout semble m'être supportable… même le fouet. Il suffit de s'accepter.
Ce soir sera exceptionnel.
Je sais que mon heure est venue.
Rien, personne ne pourra m'éviter la grande épreuve.
Comme dans une aventure de Jules Verne, je l'attends : je l'espère.
C'est là ma destinée.
Je ne sais où je vais.
Heureux ?
Malheureux ?
Je ne sais pas.
Je trouve une remise avec de la paille, un endroit sec et discret pour me poser et me détendre… J’éprouve le désir de me faire plaisir et jouir, avant les prochaines épreuves.
J’ai besoin de me restaurer avec moi-même. Être en paix dans mon corps, avec mon esprit.
C’est comme cela que je considère généralement la masturbation.
Afin de me procurer un bien être réel.
Après, c’est le temps d’une courte sieste, un peu de rêve, et le cerveau qui bouillonne de nouveau.
Alors tant de questions… j’écoute la pluie tomber.
J'ai encore beaucoup à apprendre… j'ai tout à me prouver.
Je ne connais pas du tout mes limites.
Où s'arrête le supportable ?
Qu'est-ce que la souffrance ?
Souvent, j'ai entendu certains se plaindre de leurs maux ; de personnes ne supportant plus le mal, demandant de la morphine pour calmer leur douleur.
Je ne sais toujours pas ce que signifie avoir mal. Jusqu'à maintenant, tout semble m'être supportable… même le fouet. Il suffit de s'accepter.
Ce soir sera exceptionnel.
Je sais que mon heure est venue.
Rien, personne ne pourra m'éviter la grande épreuve.
Comme dans une aventure de Jules Verne, je l'attends : je l'espère.
C'est là ma destinée.
Vers le
Chapitre XI
Chapitre XI
®© Du silence au mensonge,
Des écrits de Yves Philippe de FRANCQUEVILLE
Pirate des mots et philanalyste en herbe.
Tous droits réservés.
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