L’archer de la demoiselle se lève des cordes…
— Pourquoi viens-tu nous déranger ?
— Reprends donc, Camille, au troisième temps…
Avoir un spectateur te donnera — je l’espère — davantage de plaisir à t’appliquer…
Un léger hochement de tête suffit pour que l’accord soit conclu dans une considération réciproque… La musique à peine suspendue reprend de plus belle : l’harmonie des deux violons offre au spectateur émerveillé un concert plus intime encore. Être écouté donne en effet une force vive à l’élève et invite les artistes à parfaire leur duo.
Et les notes se suivent…
Et Monsieur de Lamartine serait alors surpris de voir que le temps ne suspend pas son vol, mais qu’il prend une signification des plus merveilleuses…
Le temps révèle le plaisir des sens…
Et quelques minutes délicieuses s’écoulent en suites de notes mélodieuses.
Et l’autocar démarre…
La maman de Paul se prépare comme chaque soir à accueillir son fiston à l’arrêt de bus, tout près de la maison.
Elle a un peu d’avance aujourd’hui ; le soleil brille de mille feux en ce bel après-midi de juin.
Deux mères, trois pères et un grand frère attendent aussi l’arrivée des élèves…
Le chauffeur ouvre les portes pour laisser sortir la vague bruyante de ces volatiles enfin libérés…
La maman de Paul attend comme toujours patiemment que le calme revienne pour voir son petit bonhomme apparaître enfin sur les marches du véhicule…
Mais cette fois ci, Paul n’est pas là…
Le chauffeur confirme…
Le petit poète n’était pas présent lorsqu’il a démarré… il a pourtant attendu… Personne ne l’a vu parmi ses camarades de classe, et le surveillant n’a rien dit !
Ah, ce n’est pas la première fois que Paul rate le bus…
Cependant, normalement — comme toujours — le directeur téléphone à la maison pour prévenir qu’un élève attend en étude, afin qu’un parent vienne le chercher.
Problème de téléphone ?
Surveillance négligée ?
Inquiétude contenue, la maman de Paul contacte l’école aussitôt.
— Chère Madame, mille excuses… je suis aussi surpris que vous. Je n’ai pas eu d’information sur votre fils… J’appelle de suite le surveillant général et je vous préviens au plus vite dès que j’ai des nouvelles. Ne paniquons surtout pas !
Le surveillant général n’a pas vu l’enfant sortir de l’enceinte. Le va-et-vient des élèves est plutôt bien contrôlé… il se lance donc dans la recherche sans inquiétude et en quelques pas à travers les couloirs, il comprend la situation… un cours de violon ce soir s’est ajouté pour préparer le prochain concert donné lors de la fête de l’école… la musique emplit le bâtiment des "petits" de sons délicats fort peu habituels, au regard des rires et chahuts d’enfants !
Il s’en doutait… Paul est là…
Le regard croisé du professeur n’en fait aucun doute…
Par la porte entrebâillée, le surveillant général voit le petit rêveur comme hypnotisé par le jeu des archets.
Il est dans un monde merveilleux, bercé par le premier mouvement de la Symphonie fantastique, cette rêverie de Berlioz qu’il connaît si bien…
Sans mot dire et sans un bruit, il retourne au bureau du directeur pour lui décrire la scène…
Le directeur soulagé et amusé rappelle aussitôt la maman de Paul ; il la rassure et lui prie de venir tranquillement rechercher son fils !
Elle était déjà sur le chemin lorsque l’appel lui parvient.
Quelques minutes encore et la voici enfin dans l’établissement…
— Ah, monsieur, où est-donc mon petit ?
— Le surveillant général va vous y conduire chère madame.
Il va bien.
D’un pas rapide, elle arpente en compagnie de son guide, les couloirs de la vieille bâtisse et la musique se rapproche…
— Berlioz… le premier mouvement de l’Épisode de la vie d’un artiste… Il est là-bas ?
— Oui madame, il assiste au cours de violon !
Dans la salle de classe, les archets dansent sur les violons, le morceau choisi touche à sa fin…
Le surveillant général reste à la porte.
La maman de Paul se permet d’entrer.
Évitant le moindre bruit, elle avance vers l’enfant qui ne la voit pas, et sans rien dire, se plaçant à côté de lui, tout en douceur elle met sa main dans sa main, que son fils serre fortement… sans détourner son regard des deux musiciens.
Les dernières notes s’envolent dans les larmes de joies…
Ces larmes de l’enfant se mêlent alors de rires et son visage s’embellit davantage comme un paysage, où naît l'arc-en-ciel… lorsque le soleil gagne sur la pluie !
— Pourquoi viens-tu nous déranger ?
— Reprends donc, Camille, au troisième temps…
Avoir un spectateur te donnera — je l’espère — davantage de plaisir à t’appliquer…
Un léger hochement de tête suffit pour que l’accord soit conclu dans une considération réciproque… La musique à peine suspendue reprend de plus belle : l’harmonie des deux violons offre au spectateur émerveillé un concert plus intime encore. Être écouté donne en effet une force vive à l’élève et invite les artistes à parfaire leur duo.
Et les notes se suivent…
Et Monsieur de Lamartine serait alors surpris de voir que le temps ne suspend pas son vol, mais qu’il prend une signification des plus merveilleuses…
Le temps révèle le plaisir des sens…
Et quelques minutes délicieuses s’écoulent en suites de notes mélodieuses.
Et l’autocar démarre…
La maman de Paul se prépare comme chaque soir à accueillir son fiston à l’arrêt de bus, tout près de la maison.
Elle a un peu d’avance aujourd’hui ; le soleil brille de mille feux en ce bel après-midi de juin.
Deux mères, trois pères et un grand frère attendent aussi l’arrivée des élèves…
Le chauffeur ouvre les portes pour laisser sortir la vague bruyante de ces volatiles enfin libérés…
La maman de Paul attend comme toujours patiemment que le calme revienne pour voir son petit bonhomme apparaître enfin sur les marches du véhicule…
Mais cette fois ci, Paul n’est pas là…
Le chauffeur confirme…
Le petit poète n’était pas présent lorsqu’il a démarré… il a pourtant attendu… Personne ne l’a vu parmi ses camarades de classe, et le surveillant n’a rien dit !
Ah, ce n’est pas la première fois que Paul rate le bus…
Cependant, normalement — comme toujours — le directeur téléphone à la maison pour prévenir qu’un élève attend en étude, afin qu’un parent vienne le chercher.
Problème de téléphone ?
Surveillance négligée ?
Inquiétude contenue, la maman de Paul contacte l’école aussitôt.
— Chère Madame, mille excuses… je suis aussi surpris que vous. Je n’ai pas eu d’information sur votre fils… J’appelle de suite le surveillant général et je vous préviens au plus vite dès que j’ai des nouvelles. Ne paniquons surtout pas !
Le surveillant général n’a pas vu l’enfant sortir de l’enceinte. Le va-et-vient des élèves est plutôt bien contrôlé… il se lance donc dans la recherche sans inquiétude et en quelques pas à travers les couloirs, il comprend la situation… un cours de violon ce soir s’est ajouté pour préparer le prochain concert donné lors de la fête de l’école… la musique emplit le bâtiment des "petits" de sons délicats fort peu habituels, au regard des rires et chahuts d’enfants !
Il s’en doutait… Paul est là…
Le regard croisé du professeur n’en fait aucun doute…
Par la porte entrebâillée, le surveillant général voit le petit rêveur comme hypnotisé par le jeu des archets.
Il est dans un monde merveilleux, bercé par le premier mouvement de la Symphonie fantastique, cette rêverie de Berlioz qu’il connaît si bien…
Sans mot dire et sans un bruit, il retourne au bureau du directeur pour lui décrire la scène…
Le directeur soulagé et amusé rappelle aussitôt la maman de Paul ; il la rassure et lui prie de venir tranquillement rechercher son fils !
Elle était déjà sur le chemin lorsque l’appel lui parvient.
Quelques minutes encore et la voici enfin dans l’établissement…
— Ah, monsieur, où est-donc mon petit ?
— Le surveillant général va vous y conduire chère madame.
Il va bien.
D’un pas rapide, elle arpente en compagnie de son guide, les couloirs de la vieille bâtisse et la musique se rapproche…
— Berlioz… le premier mouvement de l’Épisode de la vie d’un artiste… Il est là-bas ?
— Oui madame, il assiste au cours de violon !
Dans la salle de classe, les archets dansent sur les violons, le morceau choisi touche à sa fin…
Le surveillant général reste à la porte.
La maman de Paul se permet d’entrer.
Évitant le moindre bruit, elle avance vers l’enfant qui ne la voit pas, et sans rien dire, se plaçant à côté de lui, tout en douceur elle met sa main dans sa main, que son fils serre fortement… sans détourner son regard des deux musiciens.
Les dernières notes s’envolent dans les larmes de joies…
Ces larmes de l’enfant se mêlent alors de rires et son visage s’embellit davantage comme un paysage, où naît l'arc-en-ciel… lorsque le soleil gagne sur la pluie !
FIN de l’histoire du violon.
Yves Philippe de Francqueville
yvesdefrancqueville@yahoo.fr
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C'était Le violon, extrait des nouveaux Contes de moelle, des écrits de Yves Philippe de francqueville, philanalyste en herbe et pirate des mots…
Toute phrase sortie de son contexte à des fins détestables sera rejetée par l'auteur, car cette histoire a du sens dans son intégralité.
Peinture de Stéphane Carbonne.
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Auteur : Yves Philippe de Francqueville