© Du silence au mensonge, écrits de Yves Philippe de FRANCQUEVILLE. Tous droits réservés.
Du silence au mensonge
Postface
Encore et toujours…
Dans la documentation passionnante récupérée à B**-les-Templiers — lors de notre géniale et audacieuse expédition nocturne — j’ai trouvé notamment quelques lettres plutôt engagées de Yves de V**, l’auteur (caché sous un pseudonyme) de mes livres d’enfance : ceux qui ont forgé mon âme de Chevalier.
Depuis quelques années, nous étions devenus très proches amis malgré notre grande différence d’âge.
Jamais encore je ne lui avais parlé de l’Observance, certain qu’il en était membre, aux dires d’Yvon.
Je préparais mon action.
Il fallait aussi que j'achève l'écriture de mon livre.
Je me fais enfin plaisir en lui envoyant une copie manuscrite de ce récit à peine terminé…
Sa réponse ne se fait pas trop tarder… elle correspond étrangement à la mort d’Yvon, suicidé dans sa cellule…
C'est une longue lettre tapée sur sa célèbre machine à écrire… Celle qui fit découvrir à une grande partie de la jeunesse française, la courte vie de son beau héros norvégien. (J’ai redonné à Yvon le patronyme que je souhaitais, alors que Yves lui donnait sur sa lettre, sa véritable identité, et j’ai caché les noms de quelques personnalités de la littérature auxquelles il fait référence).
Voici sa lettre :
Dans la documentation passionnante récupérée à B**-les-Templiers — lors de notre géniale et audacieuse expédition nocturne — j’ai trouvé notamment quelques lettres plutôt engagées de Yves de V**, l’auteur (caché sous un pseudonyme) de mes livres d’enfance : ceux qui ont forgé mon âme de Chevalier.
Depuis quelques années, nous étions devenus très proches amis malgré notre grande différence d’âge.
Jamais encore je ne lui avais parlé de l’Observance, certain qu’il en était membre, aux dires d’Yvon.
Je préparais mon action.
Il fallait aussi que j'achève l'écriture de mon livre.
Je me fais enfin plaisir en lui envoyant une copie manuscrite de ce récit à peine terminé…
Sa réponse ne se fait pas trop tarder… elle correspond étrangement à la mort d’Yvon, suicidé dans sa cellule…
C'est une longue lettre tapée sur sa célèbre machine à écrire… Celle qui fit découvrir à une grande partie de la jeunesse française, la courte vie de son beau héros norvégien. (J’ai redonné à Yvon le patronyme que je souhaitais, alors que Yves lui donnait sur sa lettre, sa véritable identité, et j’ai caché les noms de quelques personnalités de la littérature auxquelles il fait référence).
Voici sa lettre :
…Saint-Cloud,
21. 12. 9*
Cher Enfant du Bon Dieu,
1) Bonjour.
2) J’ai lu ton récit, lentement, sans en sauter une ligne ni même une virgule, et je l’ai laissé reposer longtemps exprès.
3) Je n’ai jamais rencontré Lemire ni entendu parler de cet affreux, que ce soit son vrai nom ou pas.
4) En revanche, je me souviens d’Yvon RAY. Mais moi, je le vois nettement plus jeune, grand, avec pas beaucoup de cheveux châtains, des lunettes et un regard perçant. Impression générale d’inconfort. Mais, m’a dit ma femme, il est passé une ou deux fois à la maison, ce dont je ne me souvenais pas.
5) Je ne suis allé qu’une fois à B**, durant quelques heures, avec Pierre L**, et je crois Alain G**. Je suis à peu près sûr que c’était à la Toussaint, car je me souviens d’une promenade glacée et du feu dans la grande cheminée.
Nous sommes restés au rez-de-chaussée. Il y avait des gamins du village. Je ne revois que l’un d’entre eux, 15/16 ans, emmitouflé dans son blouson et son cache-nez, avec une tête curieuse et un regard intelligent qui m’avaient frappé à l’époque.
Je n’ai rien vu, rien entendu de choquant, mais je reconnais cependant volontiers que je n’étais pas tout à fait confiant ni à mon aise. Peut-être que le décor, les tenues sorties des coffres, un ensemble pas très bien tenu…
Par la suite, je n’ai pas cherché à revoir Yvon RAY. J’ai appris incidemment qu’il avait été détenu, mais je n’ai pas cherché à en connaître la raison. Je n’étais pas attiré par B**, et lui ne m’intéressait pas.
6) Voilà. Pour moi, c’est tout. Je conçois que B** t’ait beaucoup marqué et que tu aies pu te sentir écartelé, mais à ce point… !
7) en relisant ton récit, ce qui me choque le plus, outre le secret, c’est le fait d’avoir récupéré des pauvres gosses, plus ou moins abandonnés, pour en faire des sortes de domestiques … sinon davantage. Ce que j’ignore. Mais pour moi, il n’y a là ni chevalerie ni scoutisme. Avec des hommes comme Michel M** ou Jean Charles de C**, c’eut été totalement différent. Avec des LEMIRE et des RAY, ce ne pouvait être bien.
8) Étant donné que tu es très enthousiaste, très sensible, que tu veux toujours aller jusqu’au bout, que B** et RAY t’avaient profondément marqué, et que tu avais quand même 18 ans, je ne sais pas si j’aurais agi comme tes parents. Attention ! Ce n’est pas une critique, seulement une opinion, ou si tu le préfères, un éclairage différent. Je me demande si les entretiens avec les gendarmes ne t’ont pas fait plus de mal que de bien.
9) Maintenant, si tu veux m’en croire, écoute. Tu as eu raison d’écrire tout cela, car il fallait te le sortir de la peau, du cœur et de l’âme. Seulement, aujourd’hui, tu vas brûler ce manuscrit, tourner définitivement la page et refuser absolument d’y repenser. Autrement, tu traînerais ça durant des mois, des années peut-être, et ce serait très mauvais.
10) Voilà. Je ne t’embrasse pas ( !!!), mais tu peux montrer cette lettre à notre ami Philippe.
11) Bonne fin d’année, joyeux Noël et à Janvier.
21. 12. 9*
Cher Enfant du Bon Dieu,
1) Bonjour.
2) J’ai lu ton récit, lentement, sans en sauter une ligne ni même une virgule, et je l’ai laissé reposer longtemps exprès.
3) Je n’ai jamais rencontré Lemire ni entendu parler de cet affreux, que ce soit son vrai nom ou pas.
4) En revanche, je me souviens d’Yvon RAY. Mais moi, je le vois nettement plus jeune, grand, avec pas beaucoup de cheveux châtains, des lunettes et un regard perçant. Impression générale d’inconfort. Mais, m’a dit ma femme, il est passé une ou deux fois à la maison, ce dont je ne me souvenais pas.
5) Je ne suis allé qu’une fois à B**, durant quelques heures, avec Pierre L**, et je crois Alain G**. Je suis à peu près sûr que c’était à la Toussaint, car je me souviens d’une promenade glacée et du feu dans la grande cheminée.
Nous sommes restés au rez-de-chaussée. Il y avait des gamins du village. Je ne revois que l’un d’entre eux, 15/16 ans, emmitouflé dans son blouson et son cache-nez, avec une tête curieuse et un regard intelligent qui m’avaient frappé à l’époque.
Je n’ai rien vu, rien entendu de choquant, mais je reconnais cependant volontiers que je n’étais pas tout à fait confiant ni à mon aise. Peut-être que le décor, les tenues sorties des coffres, un ensemble pas très bien tenu…
Par la suite, je n’ai pas cherché à revoir Yvon RAY. J’ai appris incidemment qu’il avait été détenu, mais je n’ai pas cherché à en connaître la raison. Je n’étais pas attiré par B**, et lui ne m’intéressait pas.
6) Voilà. Pour moi, c’est tout. Je conçois que B** t’ait beaucoup marqué et que tu aies pu te sentir écartelé, mais à ce point… !
7) en relisant ton récit, ce qui me choque le plus, outre le secret, c’est le fait d’avoir récupéré des pauvres gosses, plus ou moins abandonnés, pour en faire des sortes de domestiques … sinon davantage. Ce que j’ignore. Mais pour moi, il n’y a là ni chevalerie ni scoutisme. Avec des hommes comme Michel M** ou Jean Charles de C**, c’eut été totalement différent. Avec des LEMIRE et des RAY, ce ne pouvait être bien.
8) Étant donné que tu es très enthousiaste, très sensible, que tu veux toujours aller jusqu’au bout, que B** et RAY t’avaient profondément marqué, et que tu avais quand même 18 ans, je ne sais pas si j’aurais agi comme tes parents. Attention ! Ce n’est pas une critique, seulement une opinion, ou si tu le préfères, un éclairage différent. Je me demande si les entretiens avec les gendarmes ne t’ont pas fait plus de mal que de bien.
9) Maintenant, si tu veux m’en croire, écoute. Tu as eu raison d’écrire tout cela, car il fallait te le sortir de la peau, du cœur et de l’âme. Seulement, aujourd’hui, tu vas brûler ce manuscrit, tourner définitivement la page et refuser absolument d’y repenser. Autrement, tu traînerais ça durant des mois, des années peut-être, et ce serait très mauvais.
10) Voilà. Je ne t’embrasse pas ( !!!), mais tu peux montrer cette lettre à notre ami Philippe.
11) Bonne fin d’année, joyeux Noël et à Janvier.
Épiphanie 9*.
Le temps a encore passé.
Je relis et ne change rien à ce que j’ai écrit.
Tibi,
Yves
Le temps a encore passé.
Je relis et ne change rien à ce que j’ai écrit.
Tibi,
Yves
À la réception de cette lettre, je me permets d’en renvoyer une copie, parmi quelques dizaines retrouvées, signées de lui… et toujours tapées sur sa vieille machine, datée de 197*.
Yves de V** écrit à propos de B**, de l’Observance, et de nombre de ses membres.
Il cite Ray et bien d’autres protagonistes, acteurs aussi de l’univers de la littérature adolescente… et de « l’affaire du Dépôt » pour l’un d’entre eux… qui servira par la suite pour l’écriture de sa trilogie sur « les Enfants de l’Espérance ».
Yves comprend alors que j’en sais beaucoup.
Énormément.
Il accepte enfin de ne plus tricher avec moi.
Je savais qu’il m’aimait. Nous restons amis.
Autrement…
Mes conditions sont simples, exigeantes et honnêtes.
Je désire aussi sincèrement que Yves me permette d’achever mon initiation dans l’Ordre, où il poursuit sa route… en Grand Maître.
Qu’il ne soit pas pour moi un dominus, mais qu’il agisse en magister.
D’un commun accord, mon récit restera alors rangé jusqu’à sa mort, et la documentation plutôt délicate à son sujet… plus longtemps encore, si je le souhaite.
J’applique la devise des Armureries d’Isher, d’Alfred van Vogt, non sans avoir aussi des larmes dans les yeux :
« Être armé c’est être libre ».
J’aspire donc à obtenir toutes les armes — de défense — nécessaires pour continuer ma lutte : que je sois un homme libre, affilié à aucun système.
Cependant, je souhaite me former jusqu'au bout !
Apprendre le maximum de cet univers… pour affronter le monde, sans être du monde !
Je veux être adoubé…
J’aspire à connaître tout ce qui est possible sur la franc-maçonnerie et sur les ordres de chevalerie… et devenir Chevalier.
Un Chevalier libre, indépendant, détaché de toute société quelle qu’elle soit pour tracer ma propre route…
Ma Route !
Oui !
Comme ce fut décidé lors de mon « Départ Routier », chez les scouts, à la croisée des chemins.
Serge m’a tendu une hache et il m’a dit :
Alors un jour, je deviendrai un homme libre — un vrai pirate — selon les définitions grecque et latine originelles, avant que Cicéron ne s’implique dans l’histoire, et ne la dévoie.
Un pirate est celui qui entreprend : l’audacieux, le courageux, l’homme libre… qui tente fortune, et qui refuse l’injustice.
Hors les lois, sans honte, sans peur… sans faux semblant.
Grâce à Yves — ce dernier étant consentant et disponible pour poursuivre mon instruction — j’ai pu suivre d’honnêtes formations et vivre de géniales découvertes, notamment à la rencontre d’humanistes passionnants…
Travaux après travaux… je progresse dans les échelons.
Je grimpe la pyramide.
Alors, alors, après une initiation mémorable — à la hauteur de mes espérances — je deviens Chevalier Bienfaisant de la Cité Sainte…
Yves de V** écrit à propos de B**, de l’Observance, et de nombre de ses membres.
Il cite Ray et bien d’autres protagonistes, acteurs aussi de l’univers de la littérature adolescente… et de « l’affaire du Dépôt » pour l’un d’entre eux… qui servira par la suite pour l’écriture de sa trilogie sur « les Enfants de l’Espérance ».
Yves comprend alors que j’en sais beaucoup.
Énormément.
Il accepte enfin de ne plus tricher avec moi.
Je savais qu’il m’aimait. Nous restons amis.
Autrement…
Mes conditions sont simples, exigeantes et honnêtes.
Je désire aussi sincèrement que Yves me permette d’achever mon initiation dans l’Ordre, où il poursuit sa route… en Grand Maître.
Qu’il ne soit pas pour moi un dominus, mais qu’il agisse en magister.
D’un commun accord, mon récit restera alors rangé jusqu’à sa mort, et la documentation plutôt délicate à son sujet… plus longtemps encore, si je le souhaite.
J’applique la devise des Armureries d’Isher, d’Alfred van Vogt, non sans avoir aussi des larmes dans les yeux :
« Être armé c’est être libre ».
J’aspire donc à obtenir toutes les armes — de défense — nécessaires pour continuer ma lutte : que je sois un homme libre, affilié à aucun système.
Cependant, je souhaite me former jusqu'au bout !
Apprendre le maximum de cet univers… pour affronter le monde, sans être du monde !
Je veux être adoubé…
J’aspire à connaître tout ce qui est possible sur la franc-maçonnerie et sur les ordres de chevalerie… et devenir Chevalier.
Un Chevalier libre, indépendant, détaché de toute société quelle qu’elle soit pour tracer ma propre route…
Ma Route !
Oui !
Comme ce fut décidé lors de mon « Départ Routier », chez les scouts, à la croisée des chemins.
Serge m’a tendu une hache et il m’a dit :
- — Et si la route te manque, trace-là !
Alors un jour, je deviendrai un homme libre — un vrai pirate — selon les définitions grecque et latine originelles, avant que Cicéron ne s’implique dans l’histoire, et ne la dévoie.
Un pirate est celui qui entreprend : l’audacieux, le courageux, l’homme libre… qui tente fortune, et qui refuse l’injustice.
Hors les lois, sans honte, sans peur… sans faux semblant.
Grâce à Yves — ce dernier étant consentant et disponible pour poursuivre mon instruction — j’ai pu suivre d’honnêtes formations et vivre de géniales découvertes, notamment à la rencontre d’humanistes passionnants…
Travaux après travaux… je progresse dans les échelons.
Je grimpe la pyramide.
Alors, alors, après une initiation mémorable — à la hauteur de mes espérances — je deviens Chevalier Bienfaisant de la Cité Sainte…
* * *
Yves n’est plus de ce monde.
Su le conseil d’une amie, je propose mon livre à deux éditeurs.
Le premier me demande aimablement de le « réécrire » d’une manière un peu plus « sexe », tout en retirant certains passages trop « dangereux » !
L’autre, de l’autocensurer afin qu’il soit « sans sexe », en ne parlant pas de scouts… mais de « patronage » !
Et, et…
Et… je ne souhaite pas me prostituer pour un petit roman racontant l'histoire d'un gamin qui venait d'avoir 18 ans !
Je reste libre… toujours sans dieu (et ce n’est pas faute d’avoir cherché) ni maître… ce qui est plutôt difficile, dans une soi-disant démocratie où l’autorité est omniprésente (pour notre bien, à ce qu’il se dit).
Je m’applique aussi à n’être ni le dieu, ni le maître de quiconque, même si certains insistent !
Et je suis seul… hélas.
Mon manuscrit se promène, à disposition pour celles et ceux qui sauront l’apprécier.
Je continue d'écrire.
Je deviens de plus en plus un pirate des mots : passionné à retrouver l’histoire la plus proche de la réalité, en fouillant l’Histoire officielle pour en dévoiler ses mensonges… à travers ses silences.
Et la suite ?
C’est une autre histoire !
Su le conseil d’une amie, je propose mon livre à deux éditeurs.
Le premier me demande aimablement de le « réécrire » d’une manière un peu plus « sexe », tout en retirant certains passages trop « dangereux » !
L’autre, de l’autocensurer afin qu’il soit « sans sexe », en ne parlant pas de scouts… mais de « patronage » !
Et, et…
Et… je ne souhaite pas me prostituer pour un petit roman racontant l'histoire d'un gamin qui venait d'avoir 18 ans !
Je reste libre… toujours sans dieu (et ce n’est pas faute d’avoir cherché) ni maître… ce qui est plutôt difficile, dans une soi-disant démocratie où l’autorité est omniprésente (pour notre bien, à ce qu’il se dit).
Je m’applique aussi à n’être ni le dieu, ni le maître de quiconque, même si certains insistent !
Et je suis seul… hélas.
Mon manuscrit se promène, à disposition pour celles et ceux qui sauront l’apprécier.
Je continue d'écrire.
Je deviens de plus en plus un pirate des mots : passionné à retrouver l’histoire la plus proche de la réalité, en fouillant l’Histoire officielle pour en dévoiler ses mensonges… à travers ses silences.
Et la suite ?
C’est une autre histoire !
Achevé à Lille,
Décembre 199*.
Décembre 199*.
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Merci !
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Pirate des mots et philanalyste en herbe.
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Auteur : Yves Philippe de Francqueville
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