®© Du silence au mensonge,
Des écrits de Yves Philippe de FRANCQUEVILLE
Pirate des mots et philanalyste en herbe.
Tous droits réservés.
Des écrits de Yves Philippe de FRANCQUEVILLE
Pirate des mots et philanalyste en herbe.
Tous droits réservés.
Du silence au mensonge
Chapitre XIV
J'espérais avoir le week-end
pour me reposer…
Penser à mon travail de classe
pour la rentrée de lundi,
et surtout avoir le temps
de souffler.
Ce n'est qu'une illusion !
Je me réveille à onze heures.
Maman m'a laissé dormir.
Ce n'est pas dans les habitudes de la maison… je devais être réellement fatigué.
Je reçois quelques remarques désobligeantes : je me suis endormi avec la chaîne allumée, le casque sur la tête.
Je dois me lever, me laver et m'habiller.
Bon-papa vient pour le déjeuner, les Claude aussi.
Ils ne vont pas tarder.
Le repas se passe bien. Le nombre me permet d'être tranquille… Les discussions sont orientées vers les prochaines élections.
On me laisse en paix sur les scouts, le sujet est d'ailleurs tabou pour ma grand-mère : d’après elle, cela empêche de nous consacrer suffisamment à nos chères études.
Alors que nous passons au salon, afin de prendre le café, on frappe à la porte. C'est Lemire, en tenue militaire, avec le blouson P.N.
Bonne maman et ma mère l'accueillent dans l'entrée.
Il les salue d'une poignée de main que ces dames tendent par politesse.
Ce n'est pas encore cousu !
Au revoir, messieurs dames !
Maman m'a laissé dormir.
Ce n'est pas dans les habitudes de la maison… je devais être réellement fatigué.
Je reçois quelques remarques désobligeantes : je me suis endormi avec la chaîne allumée, le casque sur la tête.
Je dois me lever, me laver et m'habiller.
Bon-papa vient pour le déjeuner, les Claude aussi.
Ils ne vont pas tarder.
Le repas se passe bien. Le nombre me permet d'être tranquille… Les discussions sont orientées vers les prochaines élections.
On me laisse en paix sur les scouts, le sujet est d'ailleurs tabou pour ma grand-mère : d’après elle, cela empêche de nous consacrer suffisamment à nos chères études.
Alors que nous passons au salon, afin de prendre le café, on frappe à la porte. C'est Lemire, en tenue militaire, avec le blouson P.N.
Bonne maman et ma mère l'accueillent dans l'entrée.
Il les salue d'une poignée de main que ces dames tendent par politesse.
- — Que désirez-vous capitaine ?
- — Nous avons réunion scoute aujourd'hui.
- — Bonjour Alain.
Ce n'est pas encore cousu !
- — Non ce n'est pas nécessaire.
- — Voulez-vous prendre le café parmi nous, capitaine ?
- — Merci bien, mais vous avez du monde et je suis pressé : les jeunes m'attendent…
Au revoir, messieurs dames !
Je n'aime pas sa façon de parler
comme les gens du peuple…
Lui qui se dit de la race des Seigneurs !
comme les gens du peuple…
Lui qui se dit de la race des Seigneurs !
- — Vous ne me le rendez pas trop tard ? s'inquiète ma mère.
- — Pas de problème, Philippe sera de retour à dix-huit heures.
Il n'avait même pas arrêté le moteur de sa voiture.
Nous partons aussitôt.
- — Cette réunion est très importante.
- — Il y aura du monde ?
- — Nous deux !!
Voiture garée, allumant une cigarette, ceinture ôtée, il laisse quelques minutes de silence avant de commencer la séance.
- — Avant tout, dit-t-il, tu dois respecter le serment que tu as prononcé.
- — Le serment ?
- — Celui de ton initiation.
Je ne m'en souviens guère !
Un serment ?
De quoi parle-t-il exactement ?
Je pense qu'il n'est pas de bon goût
d'insister !
Un serment ?
De quoi parle-t-il exactement ?
Je pense qu'il n'est pas de bon goût
d'insister !
- — Et alors ?
- — Alors, qu'as-tu dit déjà à tes parents ?
- — Rien de spécial !
- — C'est-à-dire ?
- — Oh, tu sais, je me suis couché dès mon arrivée, et je me suis levé très tard ce matin. Comme il y avait du monde, pas trop de questions… pas trop de réponses…
- — Qu'as-tu dit ?
- — Je n'ai fait que répondre aux questions banales… Rien de particulier.
- — As-tu parlé de l'Observance ?
- — Bien sûr que non !
- — Des Pages et Écuyers ?
- — Non pourquoi ?
- — C'est bien.
- — Je le sais.
- — Tâche de t'en souvenir, c'est primordial.
- — C'est normal.
- — Maintenant que tu es entré chez nous, il te faut être très attentif et coopérant.
Avant mon départ, il est nécessaire que tu reçoives un maximum d'instruction. L'échelon ne doit pas souffrir de mon départ. Tu dois aussi entrer au plus vite en chevalerie.
Tu seras Chevalier à Noël.
- — Je suis trop jeune…
- — L'âge n'est pas important pour quelqu’un de ta force et de ton rang.
- — Bien, j'ai mis de la pommade ; dans trois ou quatre jours on n'y verra plus rien.
- — Tes parents sont au courant ?
- — Non, bien sûr !
- — C'est bien. C'est très bien.
Cela te demandera beaucoup de temps, d'efforts et de sacrifices…
Pendant une heure ou deux, jusqu'à la nuit tombante, Doudou m'explique les responsabilités qu'il me faudra prendre. Pendant encore un ou deux ans, il viendra régulièrement pour m'aider.
Yannick doit m'obéir.
Il est sous ma responsabilité.
Je peux lui faire confiance : il est capable de bien mener son petit groupe. J'ai samedi prochain une réunion à quatorze heures, avec tout le groupe.
Il me laisse tranquille pour les prochaines soirées, car il doit partir en stage à Cambrai. Une semaine pour souffler.
Lemire me dépose devant la maison.
Il est dix-huit heures trente.
Bonne maman est au salon. Elle s'amuse à coudre les macarons et la croix de promesse, sur ma chemise d'uniforme.
Mon père et mon grand-père sont partis pour un bridge ; les Claude sont retournés chez eux.
Le calme règne dans la maison.
Je me réchauffe tranquillement devant la cheminée. Ma mère rentre de quelques courses.
Soulagée de me savoir de retour, elle s'inquiète pour le dîner et m'invite à l'aider dans la cuisine.
C'est une occasion idéale pour me questionner… comme une mère sait le faire !
Je sens qu'elle est assez rassurée par mes réponses… assez vagues, il est vrai. Ce n'est pas facile de répondre à un nouvel interrogatoire sans enfreindre la règle.
Comment lui cacher qu'il y avait autant d'adultes que d'enfants ?
Je lui invente finalement un camp scout : je crée une autre aventure… de toutes pièces !
Je ne mens pas, je ne m'abstiens pas de répondre… je raconte l’histoire qu’elle a besoin d’entendre… Je vois que ma mère s'en contente, mais elle insiste un peu trop à mon goût sur des détails inutiles.
Habituellement, la fin d'une telle discussion se serait terminée par quelques éclats de voix… je n’apprécie guère en effet que l’on entre dans mon jardin secret.
Ce soir, je n'ai pas envie de me mettre en colère…
Je reste paisible.
Je continue à construire un mur.
Mon mur du silence.
Ce que je fais n'est pas dans la normalité.
Je le sais,
j'en suis persuadé !
Mais suis-je moi-même normal ?
Je suis hors normalités !
Je le sais depuis toujours.
Cela saurait être formidable :
Chevalier, à Noël !
Un rêve ?
Un cauchemar aussi ?
Je ne pense pas me mentir…
Pourtant,
il me faut encore et toujours
devoir me cacher…
et faire des efforts,
des sacrifices ?
Non.
Je me sais courageux,
Volontaire…
Téméraire parfois…
Mais je ne crois pas
En ce qu’ils me demandent,
Au regard de leur vie.
Tout me semble être triché !
Et je ne veux pas être manipulé.
Je le suis déjà…
Si je ne me cache pas,
Ils vont me massacrer.
À la Commanderie,
je ne pourrais pas non plus
jouer ma vie
à visage découvert…
Je n'ai aucune confiance en eux.
Alors qu'ils me disent
agir pour la bonne cause,
ils ne me donnent
aucune envie de me confier
et encore moins de les aimer.
Ils se disent dans la vérité…
Pourquoi tant de mystères alors ?
Et de sous-entendus ?
Pourquoi être obligé de s'enfermer
dans cette loi du silence ?
Dans cette loi du mensonge ?
Je le sais,
j'en suis persuadé !
Mais suis-je moi-même normal ?
Je suis hors normalités !
Je le sais depuis toujours.
Cela saurait être formidable :
Chevalier, à Noël !
Un rêve ?
Un cauchemar aussi ?
Je ne pense pas me mentir…
Pourtant,
il me faut encore et toujours
devoir me cacher…
et faire des efforts,
des sacrifices ?
Non.
Je me sais courageux,
Volontaire…
Téméraire parfois…
Mais je ne crois pas
En ce qu’ils me demandent,
Au regard de leur vie.
Tout me semble être triché !
Et je ne veux pas être manipulé.
Je le suis déjà…
Si je ne me cache pas,
Ils vont me massacrer.
À la Commanderie,
je ne pourrais pas non plus
jouer ma vie
à visage découvert…
Je n'ai aucune confiance en eux.
Alors qu'ils me disent
agir pour la bonne cause,
ils ne me donnent
aucune envie de me confier
et encore moins de les aimer.
Ils se disent dans la vérité…
Pourquoi tant de mystères alors ?
Et de sous-entendus ?
Pourquoi être obligé de s'enfermer
dans cette loi du silence ?
Dans cette loi du mensonge ?
Après le dîner, je préfère mon travail scolaire aux discussions du salon.
Je m'enferme dans ma chambre, bien incapable ce soir d'ouvrir un livre.
J’écoute des Lieder de Schubert.
Allongé sur mon lit, je pleure… sans savoir.
Sans comprendre.
Je m'enferme dans ma chambre, bien incapable ce soir d'ouvrir un livre.
J’écoute des Lieder de Schubert.
Allongé sur mon lit, je pleure… sans savoir.
Sans comprendre.
Vers le
Chapitre XV
Chapitre XV
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Auteur : Yves Philippe de Francqueville
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