Contes de Moelle, écrits de Yves Philippe de Francqueville… tous droits réservés.
Scènes de famille…
Scène première :
L’ambiance est un peu tendue ce matin chez les BROTIER…
Monsieur :
- Tu ne resteras pas une minute de plus dans ma maison.
Madame :
- Je suis ici chez moi.
Monsieur :
- Je paie les traites…
Madame :
- Ma mère a versé la base refusée par ton père, si tu te souviens des propos du notaire !
Monsieur :
- L’équilibre est depuis longtemps retrouvé.
Madame : - C’est toujours la même rengaine.
Je te déteste.
Tu es l’homme le plus lâche rencontré à ce jour…
Monsieur :
- …Et j’ose dire que tu en as connu beaucoup avant moi.
Ce n’est pas terminé d’ailleurs : tu arrives encore à galoper même enceinte !
Madame :
- Salopard !
Monsieur :
- C’est plutôt toi la salope !
Madame :
- Je ne t’ai certainement pas trompé.
Ta jalousie est une vraie maladie.
Monsieur :
- C’est un cauchemar ou quoi ?
Me voilà de nouveau coupable.
Madame :
- Je t’ai pourtant aimé !
Monsieur :
- Ah oui ?
Tu as aimé ma position sociale et mon compte en banque.
Ta spécialité a toujours été de me pourrir la vie…
Madame :
- C’est détestable… Ahr…
Monsieur :
- Quoi ?
Encore un malaise ?
Sauras-tu un jour réussir quelque chose comme il se doit ?
Madame :
- Tu sais très bien que la gynécologue a demandé du calme pour mon enfant.
Monsieur :
- C’est surtout primordial que tu sois un peu moins excitée pour la santé de mon petit.
Madame :
- Je suis libre de mon corps.
Monsieur :
- En respectant mon fils.
Ne te crois pas un seul instant en mesure de te l’accaparer, vu tes dires à son sujet.
Madame :
- Tu en refusais bien cependant la paternité…
Monsieur :
- Non.
Pas du tout.
J’ai juste vérifié si tu n’avais pas laissé l’un de tes amants profiter de ma crédulité !
Je sais maintenant avec certitude qu’il est de moi. Je veille donc à ce qu’il aille bien.
Madame :
- Tu t’intéresses enfin à quelque chose d’autre que toi et tes fichus bouquins, maintenant ?
Monsieur :
- Ah, comment parler ainsi d’un enfant à venir ?
Tu ne mérites vraiment pas d’être mère.
Madame :
- La morale me vient d’un époux violent et obsédé…
Monsieur :
- Moi, violent ?
Moi, obsédé ?
Madame :
- Parce que tu crois que j’ai du plaisir à écarter les cuisses tous les soirs ?
Monsieur :
- Si tu ne t’envoyais pas en l’air dans la journée avec tout le voisinage, tu serais heureuse de me retrouver chaque nuit.
Tu es ma femme et je suis ton mari.
Madame :
- Vieux con !
Ta vision du couple et du sexe date de ton grand-père !
Nous sommes vraiment trop différents…
Monsieur :
- Je t’ai toujours respecté !
Madame :
- Sauf tous les soirs où je ne souhaitais pas te voir me grimper dessus.
Monsieur :
- Pourtant tu prenais bien du plaisir…
Madame :
- Oui, à savoir qu’après tes gémissements, j’allais être libre et tranquille jusqu’à la prochaine fois.
Monsieur :
- J’hallucine. Est-ce de ma faute si tu es frigide.
Madame :
- Tu rêves !
Je sais jouir en toute liberté, mais pas avec un minable.
J’ai envie de te casser la tête pour me débarrasser enfin de toi !
Monsieur :
- Non, tu ne vas pas encore être violente.
Ce n’est plus moi qui suis en danger… c’est pour mon petit, cette fois.
S’il te plaît !
Je t’en supplie…
Madame :
- Tais-toi.
Ah, mais tais-toi donc !
Tu n’es rien !
Dans chacun de tes mots, de tes regards !
…Rien qui ne puisse être admiré !
Comprendras-tu un jour que je ne suis pas à toi ?
Mon corps m’appartient, comme cette chose qui me déforme.
Monsieur :
- Que nous divorcions ou non, je suis et je resterai le père de cet enfant que tu méprises déjà.
Madame :
- Tout sera fait pour qu’il ne te ressemble pas. Il est trop tard hélas, pour le faire avorter légalement.
Monsieur :
- Je suis si heureux que tu ne l’aies pas fait.
Madame :
- Tu m’as bien endormie avec tous tes cadeaux pour être odieux maintenant que le terme approche.
Monsieur :
- Je ne pouvais pas laisser disparaître un héritier !
Madame :
- Cette triste aventure a été peut-être commencée à deux, soit, mais c’est bien moi qui le porte, ton monstre.
J’achèverai cette histoire sans forcément avoir besoin de toi…
Monsieur :
- Je suis le père…
Madame :
- Non !
Simplement le géniteur.
Dès sa naissance, tout sera étudié pour le protéger de ta bêtise !
Monsieur :
- C’est un projet réalisé à deux, qui se poursuivra impérativement avec moi !
Madame :
- Tu peux rêver encore…
J’ai été manipulée !
Ahr, il m’achève, c’est atroce…
Ahr… c’est trop douloureux…
Monsieur :
- Je prépare ma voiture.
Allons voir la gynécologue.
Madame :
- Tu crains peut-être soudainement pour ma santé ?
Monsieur :
- Tant que tu portes mon fils !
Madame :
- Je pourrais bien me laisser crever pour que ta famille s’épargne une descendance dégénérée !
Un père nul, un grand-père nul…
Monsieur :
- Respecte au moins la mémoire de mon père, s’il te plaît.
Madame :
- Vite, j’ai trop mal… Ahr…
Monsieur :
- Tu ne resteras pas une minute de plus dans ma maison.
Madame :
- Je suis ici chez moi.
Monsieur :
- Je paie les traites…
Madame :
- Ma mère a versé la base refusée par ton père, si tu te souviens des propos du notaire !
Monsieur :
- L’équilibre est depuis longtemps retrouvé.
Madame : - C’est toujours la même rengaine.
Je te déteste.
Tu es l’homme le plus lâche rencontré à ce jour…
Monsieur :
- …Et j’ose dire que tu en as connu beaucoup avant moi.
Ce n’est pas terminé d’ailleurs : tu arrives encore à galoper même enceinte !
Madame :
- Salopard !
Monsieur :
- C’est plutôt toi la salope !
Madame :
- Je ne t’ai certainement pas trompé.
Ta jalousie est une vraie maladie.
Monsieur :
- C’est un cauchemar ou quoi ?
Me voilà de nouveau coupable.
Madame :
- Je t’ai pourtant aimé !
Monsieur :
- Ah oui ?
Tu as aimé ma position sociale et mon compte en banque.
Ta spécialité a toujours été de me pourrir la vie…
Madame :
- C’est détestable… Ahr…
Monsieur :
- Quoi ?
Encore un malaise ?
Sauras-tu un jour réussir quelque chose comme il se doit ?
Madame :
- Tu sais très bien que la gynécologue a demandé du calme pour mon enfant.
Monsieur :
- C’est surtout primordial que tu sois un peu moins excitée pour la santé de mon petit.
Madame :
- Je suis libre de mon corps.
Monsieur :
- En respectant mon fils.
Ne te crois pas un seul instant en mesure de te l’accaparer, vu tes dires à son sujet.
Madame :
- Tu en refusais bien cependant la paternité…
Monsieur :
- Non.
Pas du tout.
J’ai juste vérifié si tu n’avais pas laissé l’un de tes amants profiter de ma crédulité !
Je sais maintenant avec certitude qu’il est de moi. Je veille donc à ce qu’il aille bien.
Madame :
- Tu t’intéresses enfin à quelque chose d’autre que toi et tes fichus bouquins, maintenant ?
Monsieur :
- Ah, comment parler ainsi d’un enfant à venir ?
Tu ne mérites vraiment pas d’être mère.
Madame :
- La morale me vient d’un époux violent et obsédé…
Monsieur :
- Moi, violent ?
Moi, obsédé ?
Madame :
- Parce que tu crois que j’ai du plaisir à écarter les cuisses tous les soirs ?
Monsieur :
- Si tu ne t’envoyais pas en l’air dans la journée avec tout le voisinage, tu serais heureuse de me retrouver chaque nuit.
Tu es ma femme et je suis ton mari.
Madame :
- Vieux con !
Ta vision du couple et du sexe date de ton grand-père !
Nous sommes vraiment trop différents…
Monsieur :
- Je t’ai toujours respecté !
Madame :
- Sauf tous les soirs où je ne souhaitais pas te voir me grimper dessus.
Monsieur :
- Pourtant tu prenais bien du plaisir…
Madame :
- Oui, à savoir qu’après tes gémissements, j’allais être libre et tranquille jusqu’à la prochaine fois.
Monsieur :
- J’hallucine. Est-ce de ma faute si tu es frigide.
Madame :
- Tu rêves !
Je sais jouir en toute liberté, mais pas avec un minable.
J’ai envie de te casser la tête pour me débarrasser enfin de toi !
Monsieur :
- Non, tu ne vas pas encore être violente.
Ce n’est plus moi qui suis en danger… c’est pour mon petit, cette fois.
S’il te plaît !
Je t’en supplie…
Madame :
- Tais-toi.
Ah, mais tais-toi donc !
Tu n’es rien !
Dans chacun de tes mots, de tes regards !
…Rien qui ne puisse être admiré !
Comprendras-tu un jour que je ne suis pas à toi ?
Mon corps m’appartient, comme cette chose qui me déforme.
Monsieur :
- Que nous divorcions ou non, je suis et je resterai le père de cet enfant que tu méprises déjà.
Madame :
- Tout sera fait pour qu’il ne te ressemble pas. Il est trop tard hélas, pour le faire avorter légalement.
Monsieur :
- Je suis si heureux que tu ne l’aies pas fait.
Madame :
- Tu m’as bien endormie avec tous tes cadeaux pour être odieux maintenant que le terme approche.
Monsieur :
- Je ne pouvais pas laisser disparaître un héritier !
Madame :
- Cette triste aventure a été peut-être commencée à deux, soit, mais c’est bien moi qui le porte, ton monstre.
J’achèverai cette histoire sans forcément avoir besoin de toi…
Monsieur :
- Je suis le père…
Madame :
- Non !
Simplement le géniteur.
Dès sa naissance, tout sera étudié pour le protéger de ta bêtise !
Monsieur :
- C’est un projet réalisé à deux, qui se poursuivra impérativement avec moi !
Madame :
- Tu peux rêver encore…
J’ai été manipulée !
Ahr, il m’achève, c’est atroce…
Ahr… c’est trop douloureux…
Monsieur :
- Je prépare ma voiture.
Allons voir la gynécologue.
Madame :
- Tu crains peut-être soudainement pour ma santé ?
Monsieur :
- Tant que tu portes mon fils !
Madame :
- Je pourrais bien me laisser crever pour que ta famille s’épargne une descendance dégénérée !
Un père nul, un grand-père nul…
Monsieur :
- Respecte au moins la mémoire de mon père, s’il te plaît.
Madame :
- Vite, j’ai trop mal… Ahr…
* * *
Scène seconde :
En Voiture…
Madame :
- Tu peux rouler plus calmement…
Monsieur :
- Ah, le con…
Madame :
- Laisse-le vivre !
Monsieur :
- Je déteste la manière de conduire de tous ces prolos.
Madame :
- Applique-toi juste un peu : je préfère finalement arriver entière.
Monsieur :
- Oh !
Je suis encore le maître de mon véhicule ?
Madame :
- Ah ça oui !
Là, tu règnes enfin en petit chef…
Monsieur :
- Tais-toi.
Pense à te ménager.
Dès que tu ouvres la bouche, c’est pour être méchante…
Madame :
- Ah oui ?
Mais dis-moi donc : prendras-tu encore soin de moi… une fois ce très cher bébé mis au monde ?
Monsieur :
- Ma mère est impatiente de m’aider.
Madame :
- Ah non, jamais !
Monsieur :
- Tu es bien trop fatiguée pour élever un enfant.
La grossesse est déjà un calvaire pour toi… laisse les spécialistes et ceux capables de donner un peu d’amour, prendre la responsabilité d’une éducation !
Tu auras une grasse pension pour te reposer : mon avocat a tout prévu.
Madame :
- Mon avocat aussi a tout prévu… Il a un dossier en attente sur tes actes de violence et ton incapacité à élever qui que ce soit !
Monsieur :
- Mensonges !
Une accumulation détestable de bêtises et de coups bas.
Tu sais bien que c’était toi qui me frappais.
Madame :
- Ah, et tu veux encore essayer de porter la culotte ?
J’ai cependant des preuves de tes actes violents !
Monsieur :
- Oui, j’ai hélas répondu une fois pour me protéger.
Tu en as profité pour réaliser un superbe dossier de plaintes injustifiées.
Madame :
- Mon avocat sera à la hauteur !
Monsieur :
- C’est un minable petit gamin surexcité.
Mon ténor en fera une bouchée. Et j’ai un nom, des relations !
Madame :
- Je viens peut-être de ma campagne, mais j’ai aussi du soutien pour te voir plier !
Ahrg… C’est atroce…
Monsieur :
- Accroche-toi, nous sommes arrivés.
Madame :
- Tu peux rouler plus calmement…
Monsieur :
- Ah, le con…
Madame :
- Laisse-le vivre !
Monsieur :
- Je déteste la manière de conduire de tous ces prolos.
Madame :
- Applique-toi juste un peu : je préfère finalement arriver entière.
Monsieur :
- Oh !
Je suis encore le maître de mon véhicule ?
Madame :
- Ah ça oui !
Là, tu règnes enfin en petit chef…
Monsieur :
- Tais-toi.
Pense à te ménager.
Dès que tu ouvres la bouche, c’est pour être méchante…
Madame :
- Ah oui ?
Mais dis-moi donc : prendras-tu encore soin de moi… une fois ce très cher bébé mis au monde ?
Monsieur :
- Ma mère est impatiente de m’aider.
Madame :
- Ah non, jamais !
Monsieur :
- Tu es bien trop fatiguée pour élever un enfant.
La grossesse est déjà un calvaire pour toi… laisse les spécialistes et ceux capables de donner un peu d’amour, prendre la responsabilité d’une éducation !
Tu auras une grasse pension pour te reposer : mon avocat a tout prévu.
Madame :
- Mon avocat aussi a tout prévu… Il a un dossier en attente sur tes actes de violence et ton incapacité à élever qui que ce soit !
Monsieur :
- Mensonges !
Une accumulation détestable de bêtises et de coups bas.
Tu sais bien que c’était toi qui me frappais.
Madame :
- Ah, et tu veux encore essayer de porter la culotte ?
J’ai cependant des preuves de tes actes violents !
Monsieur :
- Oui, j’ai hélas répondu une fois pour me protéger.
Tu en as profité pour réaliser un superbe dossier de plaintes injustifiées.
Madame :
- Mon avocat sera à la hauteur !
Monsieur :
- C’est un minable petit gamin surexcité.
Mon ténor en fera une bouchée. Et j’ai un nom, des relations !
Madame :
- Je viens peut-être de ma campagne, mais j’ai aussi du soutien pour te voir plier !
Ahrg… C’est atroce…
Monsieur :
- Accroche-toi, nous sommes arrivés.
* * *
Scène troisième :
Chez la gynécologue…
La Gynécologue :
- Bonjour, entrez vite…
Expliquez-moi ?
Madame :
- Ce n’est pas facile…
Monsieur :
- Elle est hystérique.
L’enfant est en danger.
Elle refuse de se calmer.
Madame :
- Crétin !
Ahr… Mais je souffre… C’est comme des coups de poings, des coups de pieds, à l’intérieur !
Ce petit monstre me torture.
Monsieur :
- Ne parle plus ainsi de mon fils Édouard.
Madame :
- S’il te ressemble : violent comme tu es… déjà en moi, je suis bien en péril.
Il s’appellera Robert.
La Gynécologue :
- Bien.
S’il vous plaît ?
Vous pouvez tous les deux m’offrir quelques instants de silence ?
J’aimerais entendre et voir ce qui se passe à l’échographie…
Monsieur :
- Elle est incapable in utero de s’occuper de mon enfant… Comment voulez-vous la voir l’éduquer ensuite correctement ?
…Et le prénom sera celui de mon père !
Madame : - Ah !
Tu es l’homme le plus infâme que je connaisse.
C’est pour moi les huit mois de grossesse à porter ce rejeton violent. C’est moi qui souffre en perdant toute apparence humaine…
Ahr… Ce n’est pas possible.
Alors je choisirai bien le prénom de François, son autre grand père alcoolique !
Monsieur :
- Tu seras très bientôt délivrée de ce fardeau qui t’embarrasse tant.
Il aura mon nom et le prénom d’Édouard, un homme formidable !
Madame :
- Il reste mon enfant. Tu ne l’auras jamais.
J’accoucherai secrètement.
Tu ne le verras pas si je le souhaite !
Monsieur :
- Salope !
La Gynécologue :
- Oh, s’il vous plait, laissez-moi travailler.
Monsieur, restez correct ou sortez !
Monsieur :
- Désolé. Comprenez-moi…
C’est mon bébé qu’elle dénigre et par simple jeu à mon égard, elle profère des menaces.
Cette femme est un être abject : elle est capable de mener à terme ses projets si je ne suis pas prudent !
Madame :
- Ah, ah !
Il me fait suivre par un détective…
La Gynécologue :
- Pourquoi ?
Pourquoi, entre vous, tant de haine ?
Monsieur :
- Ma femme s’est mariée pour profiter de ma place dans la société et dépenser mon argent !
Madame :
- Je suis juste une poule pondeuse à ses yeux.
Il n’aime pas les femmes, il n’aime personne… et ne s’intéresse qu’à ses livres !
Monsieur :
- Elle refuse que je puisse avoir un rôle de père.
Madame :
- Ah et moi, je ne veux pas que sa mère prenne ma place, dès l’enfant paru !
Monsieur :
- Tu es une incapable…
Madame :
- Et toi ?
Un minable !
La Gynécologue :
- Taisez-vous, que diable…
Attendez… Mais non, ce n’est pas possible ?
Monsieur :
- Quoi, comment cela, Édouard… Non !
Madame :
- Ah !! Le monstre…
La Gynécologue :
- Bonjour, entrez vite…
Expliquez-moi ?
Madame :
- Ce n’est pas facile…
Monsieur :
- Elle est hystérique.
L’enfant est en danger.
Elle refuse de se calmer.
Madame :
- Crétin !
Ahr… Mais je souffre… C’est comme des coups de poings, des coups de pieds, à l’intérieur !
Ce petit monstre me torture.
Monsieur :
- Ne parle plus ainsi de mon fils Édouard.
Madame :
- S’il te ressemble : violent comme tu es… déjà en moi, je suis bien en péril.
Il s’appellera Robert.
La Gynécologue :
- Bien.
S’il vous plaît ?
Vous pouvez tous les deux m’offrir quelques instants de silence ?
J’aimerais entendre et voir ce qui se passe à l’échographie…
Monsieur :
- Elle est incapable in utero de s’occuper de mon enfant… Comment voulez-vous la voir l’éduquer ensuite correctement ?
…Et le prénom sera celui de mon père !
Madame : - Ah !
Tu es l’homme le plus infâme que je connaisse.
C’est pour moi les huit mois de grossesse à porter ce rejeton violent. C’est moi qui souffre en perdant toute apparence humaine…
Ahr… Ce n’est pas possible.
Alors je choisirai bien le prénom de François, son autre grand père alcoolique !
Monsieur :
- Tu seras très bientôt délivrée de ce fardeau qui t’embarrasse tant.
Il aura mon nom et le prénom d’Édouard, un homme formidable !
Madame :
- Il reste mon enfant. Tu ne l’auras jamais.
J’accoucherai secrètement.
Tu ne le verras pas si je le souhaite !
Monsieur :
- Salope !
La Gynécologue :
- Oh, s’il vous plait, laissez-moi travailler.
Monsieur, restez correct ou sortez !
Monsieur :
- Désolé. Comprenez-moi…
C’est mon bébé qu’elle dénigre et par simple jeu à mon égard, elle profère des menaces.
Cette femme est un être abject : elle est capable de mener à terme ses projets si je ne suis pas prudent !
Madame :
- Ah, ah !
Il me fait suivre par un détective…
La Gynécologue :
- Pourquoi ?
Pourquoi, entre vous, tant de haine ?
Monsieur :
- Ma femme s’est mariée pour profiter de ma place dans la société et dépenser mon argent !
Madame :
- Je suis juste une poule pondeuse à ses yeux.
Il n’aime pas les femmes, il n’aime personne… et ne s’intéresse qu’à ses livres !
Monsieur :
- Elle refuse que je puisse avoir un rôle de père.
Madame :
- Ah et moi, je ne veux pas que sa mère prenne ma place, dès l’enfant paru !
Monsieur :
- Tu es une incapable…
Madame :
- Et toi ?
Un minable !
La Gynécologue :
- Taisez-vous, que diable…
Attendez… Mais non, ce n’est pas possible ?
Monsieur :
- Quoi, comment cela, Édouard… Non !
Madame :
- Ah !! Le monstre…
Édouard François ne donne plus de coup de pieds ni de coup de poings à travers la fine paroi de son placenta.
Délicatement, de ses toutes petites mains achevées depuis peu, il a attrapé le cordon ombilical.
Après l’avoir passé autour de son cou, d’où l’on saisit le léger battement du cœur à travers l’artère sous la peau quasi transparente, voici qu’il tire doucement, doucement, doucement.
Ses yeux se ferment pour toujours, figeant un sourire vainqueur.
Délicatement, de ses toutes petites mains achevées depuis peu, il a attrapé le cordon ombilical.
Après l’avoir passé autour de son cou, d’où l’on saisit le léger battement du cœur à travers l’artère sous la peau quasi transparente, voici qu’il tire doucement, doucement, doucement.
Ses yeux se ferment pour toujours, figeant un sourire vainqueur.
— — Fin de non-naître — —
Naître mort ?
Tableau douloureux de Franck PASQUALINI
réalisé pour illustrer le poème Artiste lève-toi,
extrait du recueil Solitude étrangère,
des écrits de Yves Philippe de FRANCQUEVILLE.
Tableau douloureux de Franck PASQUALINI
réalisé pour illustrer le poème Artiste lève-toi,
extrait du recueil Solitude étrangère,
des écrits de Yves Philippe de FRANCQUEVILLE.
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Écrits de Yves Philippe de Francqueville… tous droits réservés.
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Auteur : Yves Philippe de Francqueville