Yves Philippe de Francqueville,
pirate des mots et philanalyste en herbe
propose une rencontre avec
Jean-Claude
pour les nouveaux Contes de moelle :
pirate des mots et philanalyste en herbe
propose une rencontre avec
Jean-Claude
pour les nouveaux Contes de moelle :
Jean-Claude
Jean-Claude a déménagé.
Cinquante années se sont écoulées, cinquante années de vie sur la ville, surtout la nuit.
Voilà que le dernier carton quitte la maison vide pour une autre, à quelques kilomètres, à la campagne.
Ce fut plutôt complexe de trier, donner, jeter ou conserver ce qui forme maintenant une mémoire vive pour mon ami.
Il a maintenant soixante-dix ans.
Une santé fragile : l’espoir — l’illusion peut-être — de dix années de plus à profiter de l’instant, de toute son histoire, à rebours et à venir ?
Afin de vivre mieux encore, sans souci financier… et flamber aussi, il y a la nécessité de se séparer de quelques trésors artistiques dont il était friand, dont il aime toujours s’entourer.
Choisir !
Déjà vingt ans que je l’écoute, vingt ans que je découvre sa vie aventureuse : de surprise en surprise se dessine un personnage de roman picaresque, qu’il me faudra peindre en son honneur.
Dans sa maison de ville, rien, ou si peu, ne laissait poindre de l’homme qu’il était, qu’il est toujours au plus profond de lui.
Dans son mas extraordinaire qu’il a construit, meublé et décoré lui-même, je perçois — l’œil aguerri — de plus en plus les objets ou toiles dans un style qui saurait offrir quelques pistes aux curieux sur ce héros étrange.
Qui est Jean-Claude ?
Personne ne le connaît vraiment dans la ville. Encore moins dans le village de son enfance, qu’il retrouve maintenant.
Un soir enfin, j’ai eu le droit, pour la première fois, d’ouvrir la petite valise grise et beige qu’il laissait toujours sous une des tables basses du grand salon. Il y eut quatre années, ou cinq même, à saisir quelques messages, à me préparer à la confidence et, puisque j’étais prêt… l’accès au Graal s’offrait à moi.
Combien ont su profiter ainsi de ses grâces, en plein jour : avoir accès à tant de mystères ?
Cela ne fut jamais concevable pour beaucoup, comme feue sa propre mère… et aujourd’hui encore sa sœur unique, et quasi le reste de la famille, ignorent tout de lui.
Je découvre une vie.
Pas une autre vie : sa vie !
Dans ce berceau de toile et de carton s’entassent quelques centaines de mauvaises photos.
Sur le vif, des instantanés dans le tumulte, souvent des polaroïds, surtout la nuit.
Toujours la nuit, en fait.
Quoi de plus raté qu’une photo de nuit ?
Et cependant, elles sont si belles de vie !
Des prises des années soixante-dix, quatre-vingt, quatre-vingt-dix… où la technologie était réservée à des spécialistes : aux professionnels, aux passionnés !
Régulièrement lors de mes visites, nous nous retrouvons autour de la cheminée — avec une bonne flambée le plus souvent — à siroter de vieux whiskys, à regarder avec lui quelques photos.
Il les commente si bien.
Les trente glorieuses de Jean-Claude !
Tant de photos, tant d’histoires, tant de rencontres…
À chaque fois l’une d’elles qu’il me faudrait justifier.
Nous devons retrouver une scène… un tableau associé à son auteur : placer une date, un lieu… croiser des faits et ainsi paterniser une œuvre…
L’univers de Jean-Claude se dévoile par des portraits au milieu de gens de nulle part et de partout. Étrange mélange entre les nécessiteux d’un soir et les artistes enflammés, des indigents confus ou de richissimes personnalités plus ou moins sympathiques… pas toujours passionnantes.
Ainsi se révèlent bien des trésors qu’il a acquis pendant ces trente années ; et aussi ces cadeaux, dont beaucoup d’œuvres d’art.
Surtout, cette toile peinte pour lui, chez lui, qui depuis plus de quarante ans trônait sur un mur du salon de la maison de ville.
Elle est maintenant en place d’honneur dans le mas.
Cependant, pour quelques millions et une copie conforme… Jean-Claude est presque disposé à s’en séparer.
Alors, photo par photo, je cherche et je cherche encore, afin de joindre les pièces du puzzle et découvrir davantage la vie de mon ami.
Ah, Jean-Claude ! Que tu ailles prendre ton café à la terrasse du Dôme à Montpellier ou, depuis peu, sur la place de la mairie de ce joli village de la Haute Vallée de l’Orb, toujours élégant, soigné — toi qui portes si bien le chapeau — l’homme du jour, je ne le rencontre jamais sur ces photos, où tu apparais furtivement.
Troubles, mal cadrées, écornées, jaunies, tachées, déchirées, elles sont si belles et si vraies.
Elles annoncent qui tu es lorsque la nuit tombe sur la ville…
C’est toi, cette magnifique grande Dame, connue de tant d’hommes en manque d’amour.
Tu es La Claudia !
Écrit à Montpellier, le 5 mars 2018
affiné le 8 mars 2018.
Yves Philippe de Francqueville ©
yvesdefrancqueville@yahoo.fr
affiné le 8 mars 2018.
Yves Philippe de Francqueville ©
yvesdefrancqueville@yahoo.fr
Vous avez aimé ?
Partagez donc !
Pour en apprendre davantage…
Sur Jean-Claude et d'autres femmes comme lui…
Vous pouvez découvrir sa rencontre avec le peintre Keith Haring à Montpellier en un clic…
ou poursuivre la lecture sur La Claudia :
La Claudia
Un autre regard sur cette dame de la nuit, une femme parmi les femmes :
Jean-Claude fut pendant près de trente ans « la physionomiste » du Phébus, célèbre boîte de nuit montpelliéraine. Principalement pendant les années soixante-dix et quatre-vingt, elle drainait un monde incroyable dans une certaine clandestinité liée aux répressions, puis aux non-dits d’une société en manque de liberté d’aimer, de vivre, d’oser ce que l’on est !
Jean-Claude n’est pas celle que vous croyez…
Jean-Claude, si souvent qualifié de pédé, d’homosexuel, de tapette et autres qualités est un homme comme les autres. Un bel homme grand, fort, avec de la classe.
Jean-Claude est aussi un homme qui se sent « femme » en son esprit et en son cœur et qui s’offre toujours par besoin « en femme » à celles et ceux qui le souhaitent. Il devient femme tout en conservant son corps d’homme.
Jean-Claude, femme, c’est La Claudia.
Au-delà du Phébus où se retrouvaient principalement des homophiles pour faire la fête et s’aimer, il y avait aussi les passes de la nuit, les rencontres furtives. Là, c’était (c’est) quasiment toujours — nous pourrions dire exclusivement — des relations de jouissance, sans amour, demandées par des hétérophiles. Le besoin d’une jouissance éphémère pour des hommes affichés dans le vrai monde comme de « purs hétéros », pratiquant avec La Claudia un rapport hétérosexuel de substitution.
La Claudia aime ça, en demande, en éprouve un réel besoin.
Il n’y a pas de plaisir pour « elle », à bien l’écouter, mais il y a une jouissance certaine, désirée, vécue aussi par les hommes de passage.
La sodomie avec un homme déculpabilise l’homme marié, qui pense « moins tromper sa femme ». L’homme qui se dit, qui se pense pur hétéro, avec toutes ses frustrations de manque d’amour, reste ainsi en accord avec les interdits de la société ou de sa religion… car l’homme « femme » n’est pas du monde… c’est pour le système parfait, une erreur… un monstre… une abomination !
Les hommes « femme », comme les femmes « homme », permettent aussi aux parfaits d’une société parfaite d’assouvir des pulsions « inavouables », que bien des dieux condamnent à travers leurs textes « sacrés ».
Aussi, lorsque l’homme qui est pénétré est « femme », la part homophile de l’homme pénétrant s’oublie. Une déculpabilisation mentale…
Et pour la fellation, c’est comme le cunnilingus… l’acte est plutôt homophile… quand il ne peut pas être narcissique. Toutes les femmes et les hommes n’ont pas la souplesse nécessaire à se satisfaire soi-même.
La femme pratique une fellation pour contenter l’homme…
L’homme pratique un cunnilingus afin d’espérer de la femme un retour jouissif.
Les femmes entre elles savent mieux s’y prendre… les hommes aussi entre eux, lorsqu’ils osent…
Chaque individu devrait pouvoir — en assumant — faire ce qu’il veut de son corps, et de vivre ce qu’il veut avec le corps de l’autre dans une considération mutuelle, un respect bienveillant… espérant qu’il n’y a pas de mise en danger.
En évitant la stigmatisation sociale ou la condamnation religieuse.
Homophile…
Être homophile, c’est pour parler des femmes qui aiment les femmes, des hommes qui aiment les hommes… qui peuvent aussi être réciproquement ou pas hétérophiles… et même narcissiques !
Il ne faudrait plus parler des « homosexuels » en tous genres.
En effet, le mot « homosexuel » — inventé à une époque où l’on parlait d’une maladie, d’une déviance, d’une monstruosité — stigmatise une relation sexuelle considérée comme déviante, et non un désir amoureux.
Que votre boulangère ou votre boulanger couche, vit l’amour, ou baise (s’il y a toujours consentement mutuel) avec une femme ou un homme… est-ce que cela rendra le pain meilleur ou moins bon ?
S’il y a de l’amour, oui certainement : la preuve en est lorsque l’on relit « La femme du boulanger » de Marcel Pagnol.
Le film avec Fernandel est très beau aussi.
Le Phébus a aujourd’hui disparu des scènes de la nuit montpelliéraine.
Autour de La Claudia, peu, très peu de survivants de ces années d’oppressions pour les êtres différents.
La chasse aux pédés, aux gouines, aux invertis…
Lorsque l’on écoute les politiques et les médias, il semblerait que cette époque est révolue…
De l’oppression, nous sommes passés à la sur-voyance…
Un voyeurisme désolant. Et s’il n’y a plus de condamnation, en France notamment, le jugement reste constant.
Qui dans une classe de collège peut aujourd’hui dire sans crainte qu’elle ou il est homophile sans subir psychologiquement, voire physiquement, ce qui est si douloureusement conté dans la chanson « Collège boy » du groupe Indochine.
Le clip aussi est redoutablement réaliste !
Toute femme, tout homme pourrait dorénavant vivre en liberté et sans crainte, sa vie amoureuse avec ce qu’elle est, ce qu’il est au plus profond de son être. Bien entendu, puisque nous parlons d’amour, qu’il soit sexué ou non, c’est dans la considération de soi et de l’autre, sans s’abîmer, sans abîmer l’autre.
L’adulte prédateur qui voudrait s’attaquer sexuellement à l’impubère, à l’enfant, en parlant d’amour est un individu à soigner. Il doit y avoir chez ces individus violeurs tant de frustrations, de complexes, de peurs à libérer pour éviter qu’elles ne soient sources de destruction.
L’amour platonique n’est pas un amour asexué, mais c’est un amour sans dominant/dominé ! Un amour respectueux de soi, de l’autre.
Il n’y a pas de relations sexuelles concevables entre adulte et enfant sans massacre.
Il n’y a jamais d’amour dans une relation de pouvoir ou de soumission.
Pour la rencontre homophile… il y a encore beaucoup beaucoup de chemin à parcourir afin d’espérer voir nos sociétés délivrées du joug du jugement, des condamnations morales et religieuses.
L’amour ne soumet pas, l’amour n’impose pas, l’amour ne détruit pas, l’amour n’est pas un jeu de massacre.
Pour davantage de réflexions sur les amours et la sexualité, vous pouvez découvrir beaucoup d’articles ainsi que deux livres déjà écrits par Yves Philippe de Francqueville.
Enfance, amours & sexualité
par un clic :
Comment apprendre
et même
comprendre la sexualité
sous un autre regard
Pourquoi ne faudrait-il pas
parler de l’homosexualité aux enfants ?
Comment apprendre
et même
comprendre la sexualité
sous un autre regard
Pourquoi ne faudrait-il pas
parler de l’homosexualité aux enfants ?
Amours & sexualité
d'un autre clic…
Comment apprendre et même
Comprendre la sexualité
« Sous un autre regard »
Comment donner du sens à la vie ?
Et pourquoi ne faudrait-il plus parler de l’homosexualité ?
Comment apprendre et même
Comprendre la sexualité
« Sous un autre regard »
Comment donner du sens à la vie ?
Et pourquoi ne faudrait-il plus parler de l’homosexualité ?
Ces livres sont à lire en liberté, en ligne, par quelques clics en lien sur les différents sites d'Yves Philippe de Francqueville, ou en commande par le net, pour quelques euros, avec la version papier.
Vous avez aimé ?
Partagez donc !
Partagez donc !
Vous pourrez découvrir en un clic le conte suivant !
Allez voir déjà
la table des matières des nouveaux Contes de moelle
ou
Vous pouvez maintenant retourner à la page d'accueil
Portail des écrits…
Allez voir déjà
la table des matières des nouveaux Contes de moelle
ou
Vous pouvez maintenant retourner à la page d'accueil
Portail des écrits…
Bonne lecture.
Merci de votre fidélité !
À ce jour, au 8 mars 2018, entre 14.000 et 16.000 visites en moyenne — par mois — sur la totalité des différents sites et blogs et cela depuis mai 2013 !
Être lu "sense" la réalité de l'écrivain !
Merci de votre fidélité !
À ce jour, au 8 mars 2018, entre 14.000 et 16.000 visites en moyenne — par mois — sur la totalité des différents sites et blogs et cela depuis mai 2013 !
Être lu "sense" la réalité de l'écrivain !
Vous venez de lire Jean-Claude.
Ce conte est issue des nouveaux Contes de moelle, par Yves Philippe de francqueville, philanalyste en herbe et pirate des mots… tous droits réservés ©.
Toute phrase sortie de son contexte pour un usage fallacieux sera considérée comme acte détestable de manipulation et sera rejetée par l'auteur qui accueille la légitimité de cet écrit uniquement reçu dans son intégralité.
Si le nom de l'auteur Yves Philippe de Francqueville apparaît souvent, c'est pour donner de l'aisance aux moteurs de recherche…
Ce conte est issue des nouveaux Contes de moelle, par Yves Philippe de francqueville, philanalyste en herbe et pirate des mots… tous droits réservés ©.
Toute phrase sortie de son contexte pour un usage fallacieux sera considérée comme acte détestable de manipulation et sera rejetée par l'auteur qui accueille la légitimité de cet écrit uniquement reçu dans son intégralité.
Si le nom de l'auteur Yves Philippe de Francqueville apparaît souvent, c'est pour donner de l'aisance aux moteurs de recherche…
Voici à découvrir notamment version papier, deux livres en quête de l'amour humain écrits par Yves Philippe de Francqueville :
Cliquez sur l'image et laissez-vous guider… le livre arrive chez vous, dans la semaine !
|
|
Auteur : Yves Philippe de Francqueville