Yves Philippe de FRANCQUEVILLE, pirate des mots et philanalyste, présente quelques :
Petites réflexions concrètes sur
l’inexistence de l’être humain
Pour tenter de mieux comprendre le sens de la vie…
La version papier est dans la suite de la promenade socratique,
ou en liberté sur l'Internet :
Combien de générations furent nécessaires aux abeilles pour arriver à la ruche actuelle, c’est-à-dire à la perfection d’une civilisation ?
Qui des abeilles ou des hommes sont les plus évolués ?
Nous sommes loin de l’idée d’une vérité !
Le rêve ne serait-il pas plutôt l’image de notre vécu ?
La pseudo réalité semble être notre illusion.
…Et le langage un mensonge ?
La solitude absolue, c’est peut-être l’expression du non-être.
L’homme peut-il exister seul ?
La bêtise nous donne une notion concrète de l’infini, de la finitude de l’homme.
L’inconscient et le subconscient semblent être des inventions de l’homme, afin de se rassurer des actes jugés honteux par une société où il est condamné à survivre.
L’homme saurait-il croire en quelque chose qu’il ne comprend pas ?
Y a-t-il une limite nécessaire à l’épanouissement total de l’homme ?
Peut-on faire naître chez l’homme de nouvelles portes de vie ?
Le langage tue l’imaginaire : tenter d’expliquer son rêve lui fait perdre sa réalité.
La beauté, c’est la mise en harmonie de deux rythmes : le sien, et celui de l’oeuvre issue du néant.
Deux musiques différentes en harmonie : voilà l’amour.
L’homme ne grandit pas en puisant chez l’autre. Il doit tenter de joindre l’autre — plus avancé sur la route — pour ensuite tracer sa propre vie.
À voler le chemin des autres, l’homme n’existe pas.
L’homme qui se gave de connaissances est juste un accumulateur d’idées. L’autre doit devenir l’engrais de notre source propre de créativité.
Désirer apprendre ou penser connaître, c’est contempler la lune ou vouloir la décrocher.
Le savoir est une redoutable école de solitude.
Vouloir connaître, c’est être toujours insatisfait.
Apprendre rassasie à chaque instant pour nous donner faim de nouveau.
L’homme a régressé dans l’art de communiquer lorsqu’il s’est approprié le langage…
Le mystère de l’autre ne se connaît pas, ne se prend pas, il s’apprend.
On ne peut pas comprendre l’autre à moins d’être lui-même.
L’amour est l’instant sublime où nous sommes en mesure d’être un.
Chercher la vérité c’est oser le risque de quitter un sommet. La vérité n’est pas une force ou une domination, mais une faiblesse, une vulnérabilité.
Je ne me connais pas moi-même.
Un paysage t’appartient par un regard d’amour. Si tu l’achètes, et le protèges du regard de l’autre… Tu en es prisonnier.
Pourquoi les hommes se sont-ils partagés terres et mers de notre petite planète ? Il nous faudra songer un jour à nous répartir les étoiles !
La peur de nos peurs nous fait perdre la liberté du beau.
Dire que l’arbre est en fleurs, est-ce exact ? Dire que l’arbre est en fruits, est-ce plus juste ?
Notre quête de la vérité fige l’univers dans une triste illusion temporelle.
Annoncer une vérité, c’est fermer des portes. C’est se rassurer dans la pénombre.
Par la remise en question de nos certitudes, il est possible d’accéder à la lumière et percevoir la liberté.
Tout est mouvement : vérité, liberté, amour.
Allons de l’avant…
Une quête de l’existence de l’être.
Penser n’est pas suffisant pour être, pour exister.
“L’idée d'un dieu” s’oppose simplement à “L’existence d'un dieu” par la grande difficulté chez l’homme à saisir ce qu’il ne voit pas.
Peut-on concevoir ce que l’on ne peut pas percevoir ?
“Croire” et “ne pas croire”… C’est être le pilote après le départ du Petit Prince : soit je suis heureux en regardant les étoiles, parce que je sais qu’il est sur l’une d’elles. Soit je suis malheureux en ne regardant plus les étoiles, parce que je sais qu’il n’y est pas.
La réalité du monde, c’est toi… à travers moi.
Le rêve est accessible à celui qui a tout.
Dire qu’il n’y a pas de fin nous entraîne à aller jusqu’à la fin.
Il n’y a pas d’infini. Le monde est fini, ou alors ?
Le monde est illusion.
Seul le poète est en mesure de saisir vos illusions.
Parler d’infini nous rassure…
C’est accepter de limiter notre capacité à apprendre.
Si un dieu se présente comme la totalité de la connaissance, ce dieu n’existe pas comme réalité finie puisque la connaissance serait infinie ?
Est-ce une faute de ne pas savoir ?
Faut-il posséder la vérité pour exercer la miséricorde ?
Se donner des murs — des vérités, des certitudes — c’est se rassurer en figeant le temps… C’est se mentir l’instant d’après.
L’homme se ment à lui-même dès qu’il parle.
Le langage fragilise l’homme.
Le poète n’est pas lié à son mal-être ou à son bien-être pour créer : il est dépendant de son désir.
Sans désir, l’artiste est stérile.
Ne rien vivre avec passion, ne pas avoir de passion, mais tout vivre passionnément…
Être bon, être gentil ?
Non, il est plus juste d’aimer.
L’écrivain est un assassin : tout lecteur s’offre en victime.
Oui, un homme qui meurt, c’est une bibliothèque en flamme.
Est-il plus glorieux d’entrer dans une citadelle que d’en sortir ?
La quête de son moi n’est pas une fuite de l’autre.
L’homme ne sait rien.
Plus un homme est intelligent, moins sa mémoire de base est utilisée.
L’homme évolué n’a pas réellement besoin de mémoire ; il développe une faculté nouvelle qui lui est propre : celle de transformer.
Oui, vivre, c’est savoir mourir.
Où se trouve la plus belle étape vers la liberté ?
Il est bien difficile de quitter la cité pour de se trouver hors des murs…
Peut-être est-ce plus extraordinaire de réussir à entrer dans la forteresse et d’en exploser remparts et portes de l’intérieur ?
L’inconnaissable : ce qui n’est pas encore connu.
Génération après génération, l’homme donne naissance à l’homme, comme branche après branche, l’arbre se forme.
Seul un fruit saurait donner naissance à un nouvel arbre, à l’homme.
Je descends davantage des fruits que des branches.
J’aimerais être fruit, que tu puisses te nourrir.
Le corps est-il limite de l’esprit ?
Doit-on se réjouir que notre âme ait un corps ?
Doit-on se réjouir que notre corps ait une âme ?
Faut-il en premier s’extraire de la prison dans laquelle nous nous enfermons par ce corps en dysharmonie avec l’esprit ?
Le corps une fois rencontré puis conquis par une entrée triomphale ou rusée, c’est la porte ouverte à la liberté, à la conquête de toutes forteresses.
L’amour platonique ne supprime pas la réalité physique de l’être humain. Il lui donne juste une dimension complémentaire — sans domination — nécessaire à la communion ultime de l’esprit. L’union des corps est alors totale.
Il était plus que moi : il était mon frère.
Éphémère enfance, éphémère insolence.
L’amour c’est le rêve éternel d’une source de désirs, c’est la formidable illusion d’un plaisir infini.
Avec le choix du suicide, l'adolescent s’élimine pour ne pas perdre un amour blâmable par la société.
Lorsque viendra le soir, à l’ombre d’une étoile, il nous faudra mourir.
Devons nous nous résigner à vivre dans la médiocrité sous prétexte que l’idéal est impossible… ou est-il légitime de lutter librement pour une fin qui n’est pas concevable ?
Apprendre à être libre, c’est créer la liberté.
Le fait de nous savoir comme les autres nous diffère des autres.
L’homme rayonne ce qu’il est.
Tous seuls, ensemble, ils ne sont rien.
À deux, nous sommes tout.
Nous aurions pu tous deux conquérir l'univers…
L’amour n’est pas procréation…
L'amour est création.
Procréer reste un acte animal.
Je saurais m’enrichir de nos différences.
Je désire être désiré par la personne que je désire.
Le problème humain n’est pas lié à ce qu’est l’homme, mais à ce qu’il communique au monde.
La maladie ne semble pas être un problème interne, mais relationnel.
Nous devons mourir !
Il est plus facile de consoler que d’admirer.
Rien n’est achevé ; il n’y a pas de formes définitives : tout état semble une étape.
Le rêve est bien une réalité de l’homme puisqu’il est lui, en lui.
L’homme se rencontre au présent.
Demain n’existe pas, hier est un mensonge.
Il n’y a pas de réalité extérieure à l’homme.
Ce monde existe à chaque instant où mes passions vous ont créés.
Rien ne serait, rien n’est vivant sans l’illusion de mon passé… sans mon désir d’un à venir.
Vivre contre son corps est un combat perdu.
L’homme est une entité d’esprit, réduit à une communication limitée par le langage.
L’homme n’est pas malade ou en bonne santé…
Son état est lié à son unicité. C’est le regard de l’autre ou son regard des autres qui peut être source ou état de malaise.
Chaque être humain crée son monde.
Lorsque l’homme meurt, il disparaît avec son univers.
La vie, la mort : du néant au néant.
Ce qui me console le plus, dans mon état… c’est de savoir qu’un jour, vous aussi allez mourir !
L’idée d’un dieu rassure l’homme, mais lui fait perdre sa liberté.
Soyez prêts à mourir afin d’offrir à mon passé quelques secondes d’avenir !
C’est dans l’état relationnel que l’homme prend conscience de son irréalité.
Enfanter la vie c’est donner naissance à la mort.
C’est dans le jaillissement de l’art que l’homme manifeste son être.
L’homme est davantage une question plutôt qu’une réponse !
Affirmer que l’homme existe pour bâtir l’existence d’un dieu, c’est déjà se mentir.
Rêver qu’un dieu existe pour affirmer l’existence de l’homme c’est toujours se mentir.
J’ai remarqué cette extraordinaire illusion de l’homme — une capacité propre à lui-même — à être en mesure de se regarder dans la glace afin de se dire : « tiens, j’existe ! »
Dire une vérité c’est peut-être savoir se contredire en restant sincère.
L’inexistence de l’homme s’exprime par une vaine illusion : le fait de croire l’autre supérieur.
L’inexistence de l’homme s’exprime par une vaine quête : le fait de chercher supérieur à soi.
Vouloir connaître, c’est croire que l’on est…
Oublier alors que l’on n’est rien.
L’être saurait devenir s’il se trouvait.
Il est avant tout nécessaire de saisir le fait d’exister, pour jaillir du néant.
La réalité de l’autre ne se vole pas.
Nous pouvons puiser son énergie afin de nourrir notre créativité, mais tenter d’être l’autre nous transforme en mémoire morte.
La liberté de devenir ne nous donne pas le droit de dépendre du savoir des autres.
Il est nécessaire de se construire, en réalisant que l’autre n’est pas un rival, mais juste l’autre : un être susceptible lui-même d’exister.
La construction créatrice de l’autre n’entraîne pas un risque vis-à-vis de son propre être…
Il peut même y avoir une harmonie des énergies développées pour démultiplier le potentiel caché dans notre inconscient.
L’autre serait donc fort utile à soi-même, comme source catalysante ou énergisante dans l’élaboration du moi.
La créature qui ne cherche plus à se reproduire — pour se donner l’illusion d’une immortalité — est peut-être enfin achevée.
L’homme existe lorsqu’il ne cherche plus à être.
Notre fragilité réside dans le fait d’être enfin sorti de la chrysalide inerte et minérale de notre inexistence, afin d’ouvrir les yeux à la lumière.
Nous avons besoin d’apprendre de l’autre les étapes franchies en de nombreux siècles par les générations précédentes, et qu’il nous est possible de saisir en quelques années.
La culture n’est pas une soif de pouvoir — cette sensation stérile d’exercer une domination sur des êtres plus faibles — pour craindre toujours de les voir s’éveiller à leur tour…
Se cultiver, c’est se donner la chance d’espérer un jour commencer à vivre.
Sa route, sa propre route se construit en posant pierre par pierre les étapes d’un chemin unique, où l’autre peut suivre et imiter…
La poésie n’est pas un langage. Comme la musique, la peinture et tous les arts… La poésie est un surlangage, une onde toujours plus pure.
Le regard du poète est au-delà du miroir. Il pénètre l’univers sans l’inverser. Il est sa propre lumière, il est aussi son reflet.
Le poème nous aide à exprimer une idée sans être trahi par les mots.
Accepter de mourir un jour nous permet de vivre aujourd’hui.
Ce n’est pas la nature qui a horreur du vide… C’est l’homme qui l’abhorre!
La vie est une jouissance éphémère et personnelle de l’autre à travers soi.
Dans la foi, l’homme semble être.
Dans l’art, l’homme devient.
Serait-ce à cause de sa crainte du néant que l’homme s’invente quelques paradis ?
Pourquoi nous sommes-nous amusés à donner une âme aux hommes, tout en laissant les fleurs se faner ?
Avec deux ou trois hypothèses, les hommes tentent de définir la vérité : l’on ne se forge pas une certitude en voulant se poser fébrilement face à l’infini…
Le temps est une réalité subjective de mon espace corporel.
L’art est hors du temps. Il faut pénétrer l’oeuvre d’art pour espérer la comprendre… pour vibrer de ses propres cordes.
Il faut s’unir à l’artiste pour saisir son mystère…
Désirer l’éternité risque de nous laisser perdre l’idée d’être né ; s’éloigner de la nécessité de mourir… c’est refuser de vivre.
Il n’y a pas de réalité extérieure à l’homme.
Réaliser son unité c’est reconnaître le fait d’être multiple.
De l’inutilité du beau, j’aspire au néant.
Sortir du néant m’ouvre au désir.
Je n’ai pas de passion : je vis tout avec passion.
Avoir une passion, c’est déjà poser des limites.
L’autre est aussi une passion : il ne faut pas le posséder, mais le devenir.
L’artiste est un démiurge marginal : il crée son présent dans un monde où l’avenir comme le passé n’existent pas.
L’avenir n’a pas encore pris forme ; hier est un perpétuel mensonge. C’est nous qui forgeons le présent dans nos illusions.
Le piano et le violon sont en harmonie lorsqu’ils s’émerveillent de l’un, de l’autre, d’eux-mêmes.
La vie est peut-être la réalisation du désir.
Existe-t-il un homme heureux ?
L’homme est un être de désir.
Le désir offre un demain dans le présent de l’homme.
La vie serait le jaillissement du moi.
Le moi comme désir : un désir qui jaillit du néant.
L’homme a-t-il créé ses dieux pour les craindre ?
Chez l’artiste, la vie est une jouissance personnelle et éphémère de l’autre.
Pour vivre, l’artiste voit jaillir du néant son moi dans une course au désir.
Se tuer, c’est anéantir le moi.
L’éphémère est source d’un bonheur durable.
Autour de nous, il n’est pas concevable de saisir ce qui naît, ce qui meurt…
Comment entrer dans un rythme d’où jaillirait la béatitude, si ce n’est dans l’illusion ?
L’illusion :
croire en l’éternité d’un paradis mérité par les souffrances d’une vie terrestre.
Aimer donne vie.
Pas de limite, pas de frontière : une liberté de trouver l’autre beau parce qu’il entre dans notre univers.
La vérité revient-elle à dire ce que l’autre souhaite entendre ?
Ce que l'autre peut entendre ?
Il y a ceux qui transmettent, je suis de ceux qui créent.
Montpellier, 2013.
Tous droits réservés :
© Yves Philippe de FRANCQUEVILLE.
Édité aux dépens de l'auteur sans l'approbation ni les privilèges de la société.
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Auteur : Yves Philippe de Francqueville