®© Du silence au mensonge,
Des écrits de Yves Philippe de FRANCQUEVILLE
Pirate des mots et philanalyste en herbe.
Tous droits réservés.
Des écrits de Yves Philippe de FRANCQUEVILLE
Pirate des mots et philanalyste en herbe.
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Du silence au mensonge
Épilogue
Je n'entendrai plus parler de l'Observance avant le mois de mars 198*.
Corentin, notre aumônier, m'invite à passer le voir, à son bureau du presbytère.
Il m'interroge à propos d'un certain monsieur Lemire…
Devant mon opposition à tous commentaires, il me montre une lettre reçue quelques jours auparavant :
Corentin, notre aumônier, m'invite à passer le voir, à son bureau du presbytère.
Il m'interroge à propos d'un certain monsieur Lemire…
Devant mon opposition à tous commentaires, il me montre une lettre reçue quelques jours auparavant :
B **, Le 9 mars 198*.
Monsieur le doyen,
Il y a quelques années, j'ai eu l'occasion de vous rencontrer lors de l'Eucharistie du dimanche ; j'y participais en compagnie d'une douzaine de garçons d'un groupe créé récemment en votre paroisse. Vous m'aviez demandé — à ma grande surprise — de faire l'une des lectures… je vous en remercie ; peut-être vous en souvenez-vous ?
J'ai le regret, aujourd'hui, en tant que responsable de la branche Bourgogne et Picardie de l'association française Observantia Militum Christe, dite familièrement Observance des Chevaliers du Christ, O.M.C, ou même Observance, de porter à votre connaissance le fait suivant : Compte tenu de plusieurs “visites régulières” de nos “visiteurs”[1] nous avons été amenés après de nombreux avertissements à enlever le 2 février 198*, à monsieur Alain Lemire, la fonction qu'il exerçait sous notre sigle auprès des jeunes dans le cadre d'une délégation de pouvoir pour l'échelon de formation Saint Bernard.
Vous comprendrez facilement les raisons de notre décision.
Elle tient compte d'un scandale à la Noël 198* dont la famille de Bourlon semble bien avoir été témoin ; d'autres événements, survenus depuis lors au foyer de monsieur Lemire, et de par la non fréquentation aux offices religieux de votre paroisse par la quasi totalité des membres de ce groupe (sauf deux d'entre eux). Ce dernier fait est pour nous à lui seul un motif suffisant pour relever le responsable d'une charge qu'il exerçait, en dehors de nos principes éducatifs et des directives conciliaires sur ce sujet. Nous déclinons dorénavant toute responsabilité dans les nouvelles initiatives de ce monsieur et ce, surtout s'il parlait d'une Observance avec un autre patronyme que la nôtre.
Si cette éventualité se présentait, je vous serais reconnaissant de me le faire savoir à l'adresse de notre siège. Je vous laisse à votre discernement et à votre discrétion la possibilité ou non de vous servir de ce texte auprès de personnes vous demandant conseil au sujet de son activité que nous ne saurions cautionner plus avant.
Si l'éventualité d'un autre responsable digne de la fonction se manifestait par la suite — notamment Philippe, le fils de monsieur de Bourlon — nous pourrions en envisager l'opportunité de nouveau, après avoir reçu votre accord.
Ce jeune homme est semble-t-il des plus sérieux.
Il ferait honneur à notre mouvement.
Sachez bien entendu que le mode de formation proposé à L’Observance est distinct et non concurrent des associations de scoutisme.
En vous priant de bien vouloir m'excuser d'avoir ainsi retenu votre attention, je vous prie monsieur le doyen, de recevoir mes salutations les plus respectueuses.
Dans l’attente de vous lire :
Yvon Ray,
Président de l'O.M.C, Bourgogne - Picardie.
(Le cachet de l'Observance — la croix ancrée — est tamponné sur sa signature).
[1] Les Visiteurs sont les gendarmes…
Monsieur le doyen,
Il y a quelques années, j'ai eu l'occasion de vous rencontrer lors de l'Eucharistie du dimanche ; j'y participais en compagnie d'une douzaine de garçons d'un groupe créé récemment en votre paroisse. Vous m'aviez demandé — à ma grande surprise — de faire l'une des lectures… je vous en remercie ; peut-être vous en souvenez-vous ?
J'ai le regret, aujourd'hui, en tant que responsable de la branche Bourgogne et Picardie de l'association française Observantia Militum Christe, dite familièrement Observance des Chevaliers du Christ, O.M.C, ou même Observance, de porter à votre connaissance le fait suivant : Compte tenu de plusieurs “visites régulières” de nos “visiteurs”[1] nous avons été amenés après de nombreux avertissements à enlever le 2 février 198*, à monsieur Alain Lemire, la fonction qu'il exerçait sous notre sigle auprès des jeunes dans le cadre d'une délégation de pouvoir pour l'échelon de formation Saint Bernard.
Vous comprendrez facilement les raisons de notre décision.
Elle tient compte d'un scandale à la Noël 198* dont la famille de Bourlon semble bien avoir été témoin ; d'autres événements, survenus depuis lors au foyer de monsieur Lemire, et de par la non fréquentation aux offices religieux de votre paroisse par la quasi totalité des membres de ce groupe (sauf deux d'entre eux). Ce dernier fait est pour nous à lui seul un motif suffisant pour relever le responsable d'une charge qu'il exerçait, en dehors de nos principes éducatifs et des directives conciliaires sur ce sujet. Nous déclinons dorénavant toute responsabilité dans les nouvelles initiatives de ce monsieur et ce, surtout s'il parlait d'une Observance avec un autre patronyme que la nôtre.
Si cette éventualité se présentait, je vous serais reconnaissant de me le faire savoir à l'adresse de notre siège. Je vous laisse à votre discernement et à votre discrétion la possibilité ou non de vous servir de ce texte auprès de personnes vous demandant conseil au sujet de son activité que nous ne saurions cautionner plus avant.
Si l'éventualité d'un autre responsable digne de la fonction se manifestait par la suite — notamment Philippe, le fils de monsieur de Bourlon — nous pourrions en envisager l'opportunité de nouveau, après avoir reçu votre accord.
Ce jeune homme est semble-t-il des plus sérieux.
Il ferait honneur à notre mouvement.
Sachez bien entendu que le mode de formation proposé à L’Observance est distinct et non concurrent des associations de scoutisme.
En vous priant de bien vouloir m'excuser d'avoir ainsi retenu votre attention, je vous prie monsieur le doyen, de recevoir mes salutations les plus respectueuses.
Dans l’attente de vous lire :
Yvon Ray,
Président de l'O.M.C, Bourgogne - Picardie.
(Le cachet de l'Observance — la croix ancrée — est tamponné sur sa signature).
[1] Les Visiteurs sont les gendarmes…
Je ne dois surtout pas croire un mot de ce texte…
Je ne veux pas relever cette magnifique audace de ce cher Yvon !
Quel champion ! Un roi, même !
Il joue une belle partie d’échecs.
Il sacrifie sans souci un fou, pour récupérer un cavalier ?
Ou bien l’inverse ?
Serais-je capable d'y retourner ?
Oui.
Non.
Yvon me lance une nouvelle perche par l'intermédiaire de Corentin… plus de deux ans après.
Il est donc déjà sorti de prison ?
J'avoue que c'est très fort. La vie saurait-elle être plus riche et plus vraie à B**-Les-Templiers avec Yvon et les autres… même sans Lemire ?
En fait… je suis vraiment heureux de savoir que je ne suis pas oublié ! Si j'arrive ce soir, me voici accueilli…
Mais quel honneur à être avec des personnes que je ne puis honorer ?
Dans un monde que je ne considère pas, j’essaie de vivre libre — détaché de toutes les morales de cette société que je rejette — en me donnant toujours plus de valeurs qui m’aident à devenir moi-même.
Je poursuis donc des études sans saveur, pour faire plaisir aux parents… en continuant heureusement le scoutisme — rare espace de plaisir social — où j'ai la satisfaction de développer à ma manière, la pédagogie offerte par le jeu : l'année scoute, jusqu'au camp compris, ne forme plus qu'une aventure où les adolescents vivent des idéaux pouvant les mener à une vie d'adultes libres et responsables.
Je ne veux pas relever cette magnifique audace de ce cher Yvon !
Quel champion ! Un roi, même !
Il joue une belle partie d’échecs.
Il sacrifie sans souci un fou, pour récupérer un cavalier ?
Ou bien l’inverse ?
Serais-je capable d'y retourner ?
Oui.
Non.
Yvon me lance une nouvelle perche par l'intermédiaire de Corentin… plus de deux ans après.
Il est donc déjà sorti de prison ?
J'avoue que c'est très fort. La vie saurait-elle être plus riche et plus vraie à B**-Les-Templiers avec Yvon et les autres… même sans Lemire ?
En fait… je suis vraiment heureux de savoir que je ne suis pas oublié ! Si j'arrive ce soir, me voici accueilli…
Mais quel honneur à être avec des personnes que je ne puis honorer ?
Dans un monde que je ne considère pas, j’essaie de vivre libre — détaché de toutes les morales de cette société que je rejette — en me donnant toujours plus de valeurs qui m’aident à devenir moi-même.
Je poursuis donc des études sans saveur, pour faire plaisir aux parents… en continuant heureusement le scoutisme — rare espace de plaisir social — où j'ai la satisfaction de développer à ma manière, la pédagogie offerte par le jeu : l'année scoute, jusqu'au camp compris, ne forme plus qu'une aventure où les adolescents vivent des idéaux pouvant les mener à une vie d'adultes libres et responsables.
Les années passent…
Je suis assez heureux finalement de réussir à faire de mon mieux, malgré l’univers qui m'entoure… ce monde dans lequel je me suis résigné — pour le moment — à vivre.
J'y trouve une certaine raison d'être, sans que cela soit extraordinaire pour autant.
Aussi, le jeu de société « Invasion » m'a donné un beau 19 sur 20 au baccalauréat en option « éducation manuelle et technique ». Il a été édité quelques mois plus tard, par une maison de jeux parisienne… sous un autre nom, et à la gloire d'un autre.
Je ne l'avais pas protégé correctement !
La perte d'argent occasionnée par ce vol d'idées me semble moins importante que la joie de me savoir créateur.
J’ai participé aussi à la réalisation de plusieurs jeux de qualité, en discrétion… D'autres projets sont en préparation et je saurai attendre le moment propice. J’écris, je lis toujours autant, et j’aime rester enfermé dans la tour, à réfléchir sur le sens de la vie…
J’ai commencé un travail analytique qui accompagne mes recherches, et développe davantage ma prise de conscience sur l’absurde…
Où sommes-nous et dans quoi ? L’univers, le temps qui s’écoule, aujourd’hui, demain ?
Le « pourquoi » est encore loin.
Je suis en train de sublimer mon « non-moi ».
Je suis assez heureux finalement de réussir à faire de mon mieux, malgré l’univers qui m'entoure… ce monde dans lequel je me suis résigné — pour le moment — à vivre.
J'y trouve une certaine raison d'être, sans que cela soit extraordinaire pour autant.
Aussi, le jeu de société « Invasion » m'a donné un beau 19 sur 20 au baccalauréat en option « éducation manuelle et technique ». Il a été édité quelques mois plus tard, par une maison de jeux parisienne… sous un autre nom, et à la gloire d'un autre.
Je ne l'avais pas protégé correctement !
La perte d'argent occasionnée par ce vol d'idées me semble moins importante que la joie de me savoir créateur.
J’ai participé aussi à la réalisation de plusieurs jeux de qualité, en discrétion… D'autres projets sont en préparation et je saurai attendre le moment propice. J’écris, je lis toujours autant, et j’aime rester enfermé dans la tour, à réfléchir sur le sens de la vie…
J’ai commencé un travail analytique qui accompagne mes recherches, et développe davantage ma prise de conscience sur l’absurde…
Où sommes-nous et dans quoi ? L’univers, le temps qui s’écoule, aujourd’hui, demain ?
Le « pourquoi » est encore loin.
Je suis en train de sublimer mon « non-moi ».
* * *
Trois ans plus tard…
En février 198*, ayant arrêté le scoutisme après quelques années mémorables emplies de formidables aventures, j'ai la chance de préparer une carrière d'officier pilote — en école militaire — au centre de la France.
Me promenant sur la Base avec un ami, je m'aperçois avec stupeur de la présence de l'adjudant Lemire !
Il est responsable d'un service administratif dans le centre d'instruction militaire, à côté de mon école. Bien connu dans la ville voisine, il se charge de beaucoup d'activités culturelles et religieuses. Très attentif auprès des enfants… c'est un peu le bras droit de l'aumônier militaire, curé aussi de la paroisse ! Je suis très inquiet de le savoir sur la Base Aérienne.
En tant qu'élève officier, je suis « sans grade » jusqu'à mon diplôme. Me voici donc à sa merci, s'il me reconnaissait.
Je demande par la voie hiérarchique, un entretien avec le Commandant de mon unité. Semblant inquiet, il me promet d'enquêter… et m'oblige à ne plus me déplacer seul afin d'avoir un témoin en cas de problème.
Une visite enfin à l'aumônier… qui me prend pour un paranoïaque, et refuse de me croire… malgré les preuves à l'appui — que je m'étais fait envoyer — et les conseils téléphoniques prudents de l'Abbé d'A**, aumônier de la Base de D**.
Je suis en état de faiblesse totale vis-à-vis de lui dans le cadre du système militaire !
Je finis par me fâcher avec cet aumônier minable.
Il contribue, comme beaucoup d’autres gens tellement sûrs d’eux-mêmes, si forts dans leurs charges religieuses ou politiques… à laisser le monde dans des dérives destructrices.
Par sa lâcheté et son insouciance, il règne lui aussi en petit tyran, grâce à la peur des plus faibles face à la mort… sans leur donner la force de vivre.
Je suis furieux et très perturbé par cette situation fâcheuse.
Ce Lemire sur le chemin me trouble beaucoup dans mon travail.
Je le croise, il me reconnaît… et me menace.
Je suis réellement inquiet pour l’intégrité physique de ma petite personne.
Le Commandant n’a pas daigné me recevoir de nouveau…
En février 198*, ayant arrêté le scoutisme après quelques années mémorables emplies de formidables aventures, j'ai la chance de préparer une carrière d'officier pilote — en école militaire — au centre de la France.
Me promenant sur la Base avec un ami, je m'aperçois avec stupeur de la présence de l'adjudant Lemire !
Il est responsable d'un service administratif dans le centre d'instruction militaire, à côté de mon école. Bien connu dans la ville voisine, il se charge de beaucoup d'activités culturelles et religieuses. Très attentif auprès des enfants… c'est un peu le bras droit de l'aumônier militaire, curé aussi de la paroisse ! Je suis très inquiet de le savoir sur la Base Aérienne.
En tant qu'élève officier, je suis « sans grade » jusqu'à mon diplôme. Me voici donc à sa merci, s'il me reconnaissait.
Je demande par la voie hiérarchique, un entretien avec le Commandant de mon unité. Semblant inquiet, il me promet d'enquêter… et m'oblige à ne plus me déplacer seul afin d'avoir un témoin en cas de problème.
Une visite enfin à l'aumônier… qui me prend pour un paranoïaque, et refuse de me croire… malgré les preuves à l'appui — que je m'étais fait envoyer — et les conseils téléphoniques prudents de l'Abbé d'A**, aumônier de la Base de D**.
- — C'est un très brave homme qui ne ferait pas de mal à une mouche !
- — Peut-être pas à une mouche, mais il y a toujours de jeunes enfants prêts à être embrigadés pour le servir… il est puissant sur la Base avec les appelés facilement malléables, qui sauraient lui donner de nouveaux moyens d'agir ! Et, je crains sérieusement pour moi…
Je suis en état de faiblesse totale vis-à-vis de lui dans le cadre du système militaire !
Je finis par me fâcher avec cet aumônier minable.
Il contribue, comme beaucoup d’autres gens tellement sûrs d’eux-mêmes, si forts dans leurs charges religieuses ou politiques… à laisser le monde dans des dérives destructrices.
Par sa lâcheté et son insouciance, il règne lui aussi en petit tyran, grâce à la peur des plus faibles face à la mort… sans leur donner la force de vivre.
Je suis furieux et très perturbé par cette situation fâcheuse.
Ce Lemire sur le chemin me trouble beaucoup dans mon travail.
Je le croise, il me reconnaît… et me menace.
Je suis réellement inquiet pour l’intégrité physique de ma petite personne.
Le Commandant n’a pas daigné me recevoir de nouveau…
* * *
J'ai maintenant deux semaines très denses où je vais vivre une série de vols complexes dans de mauvaises conditions psychologiques.
À la suite d'un malencontreux accident lors d'une figure de voltige — une sangle de mon harnais était défectueuse — je suis héliporté en urgence… hospitalisé à Bordeaux.
Temporairement inapte au pilotage ?
Non.
Selon l'avis du médecin expert : définitivement réformé… à cause d’un déplacement du nerf auditif, à la suite d’une fracture du rocher.
J'envisage alors mon entrée en piraterie… de lutter à ma manière contre la société…
Vivre libre !
S’il existe des Lemire, et autres Yvon, c’est parce que notre monde est lâche et vil… Ils sont les pions préposés aux basses œuvres de ces personnages qui nous gouvernent, et qui trahissent alors la grandeur humaniste.
Pas de vengeance…
Oser s'exprimer librement !
Le verbe est une arme redoutable pour les non-violents.
La lutte a du sens.
Je trace les premières lignes de ce récit sur mon lit d'hôpital.
À la suite d'un malencontreux accident lors d'une figure de voltige — une sangle de mon harnais était défectueuse — je suis héliporté en urgence… hospitalisé à Bordeaux.
Temporairement inapte au pilotage ?
Non.
Selon l'avis du médecin expert : définitivement réformé… à cause d’un déplacement du nerf auditif, à la suite d’une fracture du rocher.
J'envisage alors mon entrée en piraterie… de lutter à ma manière contre la société…
Vivre libre !
S’il existe des Lemire, et autres Yvon, c’est parce que notre monde est lâche et vil… Ils sont les pions préposés aux basses œuvres de ces personnages qui nous gouvernent, et qui trahissent alors la grandeur humaniste.
Pas de vengeance…
Oser s'exprimer librement !
Le verbe est une arme redoutable pour les non-violents.
La lutte a du sens.
Je trace les premières lignes de ce récit sur mon lit d'hôpital.
* * *
Et toujours…
Deux amis, rencontrés à l’école des pilotes, ont discrètement cambriolé — à mon retour sur base — le bureau de l’infirmerie… afin de récupérer la page du dossier médical sanctionnant mon état physique.
Je suis invité, comme chaque semaine, à passer de nouveaux tests… moins poussés que ceux subis à Bordeaux… et qui me déclarent apte à poursuivre mes études…
Encore fragile malgré l’aide des amis pour me remettre sur pieds, je suis proposé à l’issue du conseil des professeurs, pour la fonction de « navigateur » : le « copilote » chargé de lâcher les bombes sur les hôpitaux des vilains, pour l’honneur de la patrie…
Ah… faire corps avec l’espace, voler pour le plaisir, avec de merveilleuses « formules 1 de l’air »… oui !
Me retrouver sujet d’un système où l’on me demande d’être l’ouvrier de la mort… non merci !
J’ai donc décidé de ne pas poursuive mon école militaire en section vol…
Quelques années plus tard, me voici sous-lieutenant chez les fusiliers commandos de l'Armée de l'Air, à gérer les soldats en fragilité psychologique…
Ma mission est notamment d’éviter la propagation des cas de suicide, orienter les plus sensibles vers la réforme, si nécessaire !
Ma solde à l’air — en tant que parachutiste — me permet de poursuivre l'analyse commencée sans devoir dépendre de mes parents.
En stage en Alsace, je suis peu surpris d'apprendre que l'O.M.C. est bien connue dans la région. Son pouvoir y est grand, tant chez les officiers que chez les sous-officiers. L’'important c'est ma convocation à la gendarmerie de Strasbourg pour m'annoncer la nouvelle incarcération de Ray, pour pédophilie.
J’apprends que la Commanderie de B**-Les-Templiers est plus ou moins à l'abandon. Les autres provinces sont encore très actives…
Ce n'est qu'une petite victoire. Il faut rester vigilant.
Je n’ai pas dit mon dernier mot.
J’organise, avec trois amis, une petite expédition nocturne afin de récupérer quelques documents et autres pièces majeurs de mon histoire.
Je suis un pirate !
Deux amis, rencontrés à l’école des pilotes, ont discrètement cambriolé — à mon retour sur base — le bureau de l’infirmerie… afin de récupérer la page du dossier médical sanctionnant mon état physique.
Je suis invité, comme chaque semaine, à passer de nouveaux tests… moins poussés que ceux subis à Bordeaux… et qui me déclarent apte à poursuivre mes études…
Encore fragile malgré l’aide des amis pour me remettre sur pieds, je suis proposé à l’issue du conseil des professeurs, pour la fonction de « navigateur » : le « copilote » chargé de lâcher les bombes sur les hôpitaux des vilains, pour l’honneur de la patrie…
Ah… faire corps avec l’espace, voler pour le plaisir, avec de merveilleuses « formules 1 de l’air »… oui !
Me retrouver sujet d’un système où l’on me demande d’être l’ouvrier de la mort… non merci !
J’ai donc décidé de ne pas poursuive mon école militaire en section vol…
Quelques années plus tard, me voici sous-lieutenant chez les fusiliers commandos de l'Armée de l'Air, à gérer les soldats en fragilité psychologique…
Ma mission est notamment d’éviter la propagation des cas de suicide, orienter les plus sensibles vers la réforme, si nécessaire !
Ma solde à l’air — en tant que parachutiste — me permet de poursuivre l'analyse commencée sans devoir dépendre de mes parents.
En stage en Alsace, je suis peu surpris d'apprendre que l'O.M.C. est bien connue dans la région. Son pouvoir y est grand, tant chez les officiers que chez les sous-officiers. L’'important c'est ma convocation à la gendarmerie de Strasbourg pour m'annoncer la nouvelle incarcération de Ray, pour pédophilie.
J’apprends que la Commanderie de B**-Les-Templiers est plus ou moins à l'abandon. Les autres provinces sont encore très actives…
Ce n'est qu'une petite victoire. Il faut rester vigilant.
Je n’ai pas dit mon dernier mot.
J’organise, avec trois amis, une petite expédition nocturne afin de récupérer quelques documents et autres pièces majeurs de mon histoire.
Je suis un pirate !
* * *
À Drachenbronn, cette semaine, c’est l’arrivée des nouvelles recrues…
Une feuille religion est distribuée aux appelés lors de leur arrivée sur Base afin de savoir s'ils souhaitent ou non rencontrer leur « responsable spirituel ».
En feuilletant l'ensemble des réponses, j'en découvre une guère classique : H. P. Lovecraft.
Je n'ai pas besoin de l'inviter à parler : ce jeune d’à peine dix-huit ans ne cherche qu'à se confier. C'est librement qu'il se raconte. On boit un verre, une partie de flipper : les langues se délient.
Il viendra pendant trois semaines, chaque jour, dire ce qui lui tient à cœur. Dans mon bureau, ou au café… je me préparais tranquillement à une nouvelle carrière de… psychanalyste !
Luca !
Depuis l'âge de douze ans — son entrée en sixième — ce jeune est esclave d'une secte qui sévit notamment à Paris et dans la banlieue.
Les adeptes du Mythe de Cthulhu sont spécialistes en tout : ratonnades, contrebande, règlements de compte, trafic de faux papiers et de drogue ou cambriolages, pour la gloire du dieu Cthulhu … bientôt de retour sur Terre.
J'en apprends suffisamment pour en écrire un livre ! Les notes sont gardées précieusement.
Ce gars ne m'impressionne même pas lorsqu'il m'explique la complicité de certains policiers, membres eux aussi de la secte… les armes utilisées, ainsi que les missions…
Tout est à base de jeux passionnants et effrayants où l'enfant devient petit à petit esclave d'adultes sans scrupules… À ses dires, ils avaient beaucoup à faire avec ses trois-cents copains !
L'ayant mis en garde sur le danger lié à son départ de la secte, je lui conseille de se faire oublier, et de ne plus remettre les pieds dans la capitale avant une dizaine d'années.
Je sais que hélas, son sort logique serait d’être découvert un triste matin par un passant, le corps raidi, mort d’une overdose… dans un des recoins de Beaubourg…
Ce ne sera ni un accident, ni un suicide, quoi qu’en dise la presse !
Cette secte en est une peut-être aussi peu banale que l’OMC, parmi beaucoup d'autres qui sévissent en France et de par le monde.
À la tête des sectes, nous trouvons des hommes puissants dans le milieu des affaires, de la politique, des finances, des religions ou du jeu. Certaines de ses sociétés secrètes ont parfois pignon sur rue. Leurs membres sont acceptés avec complaisance par nos institutions. Les grandes religions aux livres sont de connivence, afin de poursuivre leur règne sans partage sur les petites gens, les lâches et les ambitieux.
Il y a des sociétés plus secrètes que d’autres, avec des tentacules venimeuses comme l'O.M.C. ou d'autres Lovecraft… où sont utilisés hommes, femmes ou enfants à des fins toujours plus perverses.
Tout le monde le sait ou devrait le savoir ?
Tout le monde en a peur ?
Combien s’enrichissent ?
À qui profite le crime ?
C'est être minable que de se croire innocent, parce que nous nous enfermons dans une ignorance ou un silence qui rassure. La crainte de nous perdre, nous rend impuissants face à de telles organisations.
Peut-être un jour, des hommes cesseront d’être à genoux. Ils se lèveront… et debout — vivants — ils oseront agir sans peur, contre ces personnages que l'on sait puissants et parfois si proches de nous.
Une feuille religion est distribuée aux appelés lors de leur arrivée sur Base afin de savoir s'ils souhaitent ou non rencontrer leur « responsable spirituel ».
En feuilletant l'ensemble des réponses, j'en découvre une guère classique : H. P. Lovecraft.
Je n'ai pas besoin de l'inviter à parler : ce jeune d’à peine dix-huit ans ne cherche qu'à se confier. C'est librement qu'il se raconte. On boit un verre, une partie de flipper : les langues se délient.
Il viendra pendant trois semaines, chaque jour, dire ce qui lui tient à cœur. Dans mon bureau, ou au café… je me préparais tranquillement à une nouvelle carrière de… psychanalyste !
Luca !
Depuis l'âge de douze ans — son entrée en sixième — ce jeune est esclave d'une secte qui sévit notamment à Paris et dans la banlieue.
Les adeptes du Mythe de Cthulhu sont spécialistes en tout : ratonnades, contrebande, règlements de compte, trafic de faux papiers et de drogue ou cambriolages, pour la gloire du dieu Cthulhu … bientôt de retour sur Terre.
J'en apprends suffisamment pour en écrire un livre ! Les notes sont gardées précieusement.
Ce gars ne m'impressionne même pas lorsqu'il m'explique la complicité de certains policiers, membres eux aussi de la secte… les armes utilisées, ainsi que les missions…
Tout est à base de jeux passionnants et effrayants où l'enfant devient petit à petit esclave d'adultes sans scrupules… À ses dires, ils avaient beaucoup à faire avec ses trois-cents copains !
L'ayant mis en garde sur le danger lié à son départ de la secte, je lui conseille de se faire oublier, et de ne plus remettre les pieds dans la capitale avant une dizaine d'années.
Je sais que hélas, son sort logique serait d’être découvert un triste matin par un passant, le corps raidi, mort d’une overdose… dans un des recoins de Beaubourg…
Ce ne sera ni un accident, ni un suicide, quoi qu’en dise la presse !
Cette secte en est une peut-être aussi peu banale que l’OMC, parmi beaucoup d'autres qui sévissent en France et de par le monde.
À la tête des sectes, nous trouvons des hommes puissants dans le milieu des affaires, de la politique, des finances, des religions ou du jeu. Certaines de ses sociétés secrètes ont parfois pignon sur rue. Leurs membres sont acceptés avec complaisance par nos institutions. Les grandes religions aux livres sont de connivence, afin de poursuivre leur règne sans partage sur les petites gens, les lâches et les ambitieux.
Il y a des sociétés plus secrètes que d’autres, avec des tentacules venimeuses comme l'O.M.C. ou d'autres Lovecraft… où sont utilisés hommes, femmes ou enfants à des fins toujours plus perverses.
Tout le monde le sait ou devrait le savoir ?
Tout le monde en a peur ?
Combien s’enrichissent ?
À qui profite le crime ?
C'est être minable que de se croire innocent, parce que nous nous enfermons dans une ignorance ou un silence qui rassure. La crainte de nous perdre, nous rend impuissants face à de telles organisations.
Peut-être un jour, des hommes cesseront d’être à genoux. Ils se lèveront… et debout — vivants — ils oseront agir sans peur, contre ces personnages que l'on sait puissants et parfois si proches de nous.
Cazaux, Juillet 199*.
Fin du manuscrit retrouvé au fond d’une malle scoute.
Vers la
Postface
Postface
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Des écrits de Yves Philippe de FRANCQUEVILLE
Pirate des mots et philanalyste en herbe.
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Tous droits réservés.
Auteur : Yves Philippe de Francqueville
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